Le nom de Sade est longtemps resté attaché à ses écrits pervers, parfois insoutenables, illustrés à l'époque de gravures pornographiques : Cent Vingt journées de Sodome (1785), Histoire de Juliette, ou les Prospérités du vice (1801). Des romans libertins, cruels, teintés d'une vision philosophique, d'un appel à une liberté sans entraves.
Son nom passe à la postérité dès 1834 avec l'entrée du néologisme "sadisme" dans un dictionnaire.
Ses descendants évoquent leur lourd héritage. En 1972, Xavier de Sade souhaitait pourtant réhabiliter son ancêtre et récusait sa réputation de sadique, "jamais le marquis de Sade n'a torturé des enfants et c'est le contraire de la vie actuelle. ca nuit énormément à toute une famille (...) La plupart des personnes qui ont lu Sade jusqu'au bout le défendent, alors que ceux qui l'attaquent ce sont ceux qui ne le connaissent absolument pas. Ni sa vie, ni ses romans. Quand on examine sa vie actuellement, il passerait pour un enfant de choeur, pour quelque chose d'insignifiant."
Seul vestige du Marquis, son château de Condé que nous fait visiter son héritier en 1980.
Visite du château en 1980
Génie ou perversion?
Le 2 décembre 1814, mourait le Marquis de Sade. Qui était-il? Un être inhumain et inspirateur du sadisme ou un génie incompris qui fit du libertinage un devoir de liberté, dans une époque sanglante et tourmentée, celle de la Terreur?
En 1950, Gilbert Lély revient sur les détails de sa vie.
Sade de Benoit Jacquot, 2009
Il meurt à l'asile d'aliénés de Charenton-Saint-Maurice en 1814 à 74 ans, laissant derrière lui une œuvre considérable et censurée.
Du sadisme à la philosophie
Car malgré l'enfermement, Sade a toujours écrit et distillé sa philosophie d'athée radical à travers des œuvres théâtrales et épistolaires.
Les lettres du Marquis, 1982 (audio)
En 1981, l'universitaire Noëlle Châtelet évoque l'œuvre philosophique du marquis au sujet du livre Justine, ou les malheurs de la vertu.
Justine ou les malheurs de la vertu, 1981 (audio)
La réhabilitation
Longtemps occultée, son œuvre littéraire est réhabilitée par Jean-Jacques Pauvert au milieu des années 50. Il le publie sous son nom d'éditeur, malgré la censure officielle dont il triomphe par un procès en appel en 1957, défendu par Maître Maurice Garçon.
Jacques Pauvert à propos de Sade, 1986
La dernière étape vers la reconnaissance arrive en 1990 avec l’entrée de Sade dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Michel Delon, le marquis de Sade dans la Pléïade, 1999 (audio)
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