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Le blues des maires

Le blues des maires

A l'occasion du 101e congrés de maires, Emmanuel Macron reçoit ce soir une centaine de maires à l'Elysée. Suppression de la taxe d'habitation, baisse des dotations, accroissement continu des charges pesant sur les communes et les intercommunalités, les élus sont désespérés. Focus sur une situation explosive.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 03.09.2015 - Mis à jour le 21.11.2018
 
Selon un sondage de novembre 2018, 40% des maires annoncent qu'ils ne brigueront pas de nouveau mandat en 2020. Suppression de la taxe d'habitation, baisse des dotations, accroissement continu des charges pesant sur les communes et les intercommunalités, les élus expriment de plus en plus ouvertement leur désarroi. Focus sur une situation explosive.

Pour la première fois en 2015, l’Association des maires de France (AMF) appellait à une grande journée nationale.

C'était sans précédent puisque tous les élus de France étaient invités à "informer et sensibiliser directement les habitants des conséquences de la baisse brutale et inéquitable des dotations sur l’investissement et les services publics locaux".

Par cette action, l’AMF veut également "souligner la place essentielle et irremplaçable de l’institution communale dans l’exercice de la démocratie républicaine et dans la recherche de plus en plus difficile du bien vivre ensemble et de la cohésion sociale".

Le blues des maires

Mais dès 1996, à Cergy, les élus de gauche manifestaient pour dénoncer le désengagement de l'État et le surendettement chronique des municipalités, au slogan de "Des moyens pour les communes".

2011. Reportage sur le découragement des maires du sud de l'Alsace face au désengagement de l'Etat.

Des maires font la grève de la faim pour se faire entendre !

2006. Après 35 jours de grève de la faim, Jean Lassalle, le député UDF de Loire Pyrénées et maire de Lourdios, rentre chez lui en héros. Son objectif : préserver l'emploi dans la vallée.

2012. Stéphane Gatignon, le maire écologiste de Sevran en Seine-Saint-Denis dénonce la situation gravissime des villes pauvres.

Désespéré, son ultime recours devient la grève de la faim devant le Palais Bourbon. Il ne voit que cette solution extrême pour obtenir une aide exceptionnelle de l'État.

Réaction de François Hollande et annonce de mesures.

Après six jours de grève de la faim Stéphane Gatignon obtient gain de cause et reçoit 5 millions d'aide. "J'ai été entendu mais à quel prix !"

Un désespoir chronique

2014. Les petits villages ne sont pas épargnés par le marasme général. Le maire du village de Montmachoux en Seine et Marne, 200 habitants, Mr Jacques Rousseau, épuisé décide de ne plus se présenter aux prochaines élections municipales.

Ce maire explique dans ce reportage, pourquoi il jette l'éponge. Il se dit "exténué par sa tâche, débordé administrativement et techniquement par le manque de moyens" dont il dispose.

Des communes surendettées

Face à la baisse des dotations, la seule solution pour de nombreuses municipalités a été d'avoir recours aux emprunts. Malheureusement, après la crise de 2008, les taux d'intérêts explosent et les communes se retrouvent surendettées et prisonnières d'emprunts toxiques à taux très variables.

2011. Des centaines de communes sont au bord de la faillite, étranglées par des prêts toxiques.

Reportage à Angoulême, 40 000 habitants. En cause, la Banque Dexia. Le maire, dans l'incapacité de renégocier son emprunt, attaque la banque en justice.

2011. Faute de fonds, les communes gèlent les investissements : écoles, piscines, espaces verts… le budget d'investissement est en danger. Reportage à Villeneuve d'Ascq.

2014. À Montoire, le maire ne parvient plus à faire face au remboursement de son crédit dont le taux d'intérêt est passé de 6% à 16% en quelques mois.

Les élus se rebiffent contre les prêts toxiques

2012. Asnières-sur-Seine refuse de payer le surcoût de l'envolée des taux d'intérêt des prêts toxiques versés à Dexia.

Sébastien Petrasanta, le maire s'exprime sur ce combat. Le risque financier est énorme.

2012. Stéphane Troussel, le président du Conseil général de Seine-Saint-Denis achète des actions Dexia pour pouvoir accéder au conseil d'administration des actionnaires du groupe bancaire. Sébastien Petrasanta l'accompagne.

Ils espèrent dénoncer la pression insupportable exercée par les banques sur les collectivités locales. Certains taux d'intérêt dépassent désormais 25% !

2012. Écharpes tricolores en étendard, les nouveaux croisés pénètrent l'antre de Dexia à Bruxelles. Leur credo : "sortir de l'asphyxie financière dans laquelle sont plongées les collectivités", à cause des emprunts toxiques. Pour eux, "devenir actionnaire est l'ultime moyen d'appeler Dexia à ses responsabilités".

2014. Congrès des maires. Des élus furieux manifestent !

Du jamais vu ! Les édiles se succèdent au micro et tous expriment leur désespoir. Le point de rupture est atteint.

Novembre 2014. Toujours au congrès, le Premier ministre Manuel Valls annonce une bien mauvaise nouvelle "la dotation de l'État va baisser drastiquement".

2014. Puynormand, commune vieillissante de 320 habitants en Gironde près de Bordeaux, où le maire Joël Bayle se bat pour sauver son unique école, menacée de fermeture, par manque d'enfants.

Décembre 2014. Mobilisation à Angoulême des maires de Charente pour protester contre la restructuration de La Poste et pour la défense des services publics en milieu rural.


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