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La pollution de l'air, un danger avéré dès 1960

La pollution de l'air, un danger avéré dès 1960

Un épisode de pollution aux particules fines touche une grande partie de la France début février, une vingtaine de villes sont en rouge. La pollution de l'air, qui provoque près de 4.2 millions de décès prématurés dans le monde, selon l'OMS, est un danger dénoncé depuis les années 1960.

Par Florence Dartois - Publié le 04.06.2019 - Mis à jour le 13.02.2023
 

L'ACTU.

Lyon, Rennes, Grenoble, Montpellier, Tarbes, Paris... Lundi 13 février, Atmo classait au niveau « mauvais » pour la pollution aux particules fines une vingtaine de grandes villes françaises. Dans le monde, l'Organisation mondiale de la Santé estime à 4.2 millions le nombre de décès prématurés du fait de la pollution de l'air.

L'ARCHIVE.

Alors que les mesures de la pollution s'affinent et que les médias alertent sur les dangers que fait peser la pollution de l'air sur la santé humaine, les archives montrent que ce danger était déjà connu et dénoncé en 1960.

En juillet 1960, le JT de 20 h de la RTF recevait plusieurs protagonistes d'un projet gouvernemental chapeauté par le ministère de la Santé Publique sur la pollution atmosphérique. Son objectif était de créer des comités regroupant des industriels, des scientifiques et des décideurs politiques pour travailler sur la question environnementale de la pollution de l'air, la contrôler - si possible - et informer l'opinion publique des dangers de cette pollution pour la santé.

Un texte de loi était alors à l'étude pour limiter cette pollution. Parmi les invités, le professeur René Truhaut, toxicologue. Il dresse déjà un constat très inquiétant de la situation : « L'air est l'aliment le plus fondamental de l'homme [...] C'est dire que toute altération de sa pureté est d'une importance primordiale car elle comporte des risques pour la santé. »

Il poursuivait : « Quels sont ces risques ? Il y a d'abord des risques de nocivité aigus provoquant des phénomènes de conjonctivites [...] Ce qu'il y a de plus alarmant, c'est que par absorption répétée de petites doses de certains produits qui sont sans conséquences discernables pendant un certain temps, on a, à la longue parfois, des phénomènes très graves parce qu'ils sont irréversibles. À cet égard, il faut souligner que les polluants les plus dangereux sont les imbrûlés lourds, rejetés par les différentes sources [...] ce sont de véritables suies qui renferment entre autre des hydrocarbures polycycliques, comme par exemple les benzopyrènes qui ont été reconnus cancérigènes chez l'animal. Sont-ils cancérigènes chez l'homme ? On ne peut pas l'affirmer, mais en revanche, on peut les suspecter d'être à l'origine, au moins en partie, de l'augmentation de fréquences du cancer du poumon révélée par les statistiques des deux ou trois dernières décades. »

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