L'archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu, icône de la lutte contre l'apartheid et prix Nobel de la Paix en 1984, est mort dimanche 26 décembre à l'âge de 90 ans. Il avait acquis sa notoriété aux pires heures du régime raciste de l'apartheid. Alors prêtre, il organisait des marches pacifiques contre la ségrégation et plaidait pour des sanctions internationales contre le régime blanc de Pretoria.
Seule sa robe lui épargnera la prison. Son combat non-violent sera couronné du prix Nobel de la paix en 1984.
La «Nation arc-en-ciel»
A l'avènement de la démocratie dix ans plus tard, celui qui a donné à l'Afrique du Sud le surnom de «Nation arc-en-ciel» a présidé la Commission vérité et réconciliation (TRC) qui, espèrait-il, devait permettre au pays de tourner la page de la haine raciale. The Arch, comme il était surnommé par les Sud-Africains était affaibli depuis plusieurs mois. Il ne parlait plus en public mais saluait toujours les caméras présentes à chacun de ses déplacements, sourire ou regard malicieux, lors de son vaccin contre le Covid dans un hôpital ou lors de l'office au Cap pour célébrer ses 90 ans en octobre.
Dans l'archive en tête de cet article, on apprend que sa popularité était égale à celle de l'ancien président Nelson Mandela. Et qu'à partir de l'arrivée de Frederik De Klerk à la tête du pays, il participera à la difficile conciliation de politique d'ouverture du gouvernement. On le voit par ailleurs prêcher avec entrain. Et garder espoir : «Nous avons des gens formidables dans ce pays, des blancs et des noirs, et le jour viendra où nous pourrons vivre dans l'amitié, et nous connaîtrons la prospérité, la paix et la sécurité. Nous nous dirons alors : "Pourquoi avons-nous été si stupides et pendant si longtemps ?"».