Les jumeaux, en particulier ceux identiques (monozygotes), nés d’un même ovule, fascinent le monde depuis des siècles. S’ils partagent les mêmes gènes et sont très proches physiquement, ils partageraient également une connexion psychique qui leur permettrait de savoir ce que pense et ressent l’autre. Les exemples de complicité gémellaire sont nombreux dans les archives de la télé, toujours friande d’histoires étonnantes.
Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les portraits de trois duos de jumeaux fascinants rencontrés dans les années 1960. La première archive raconte l’histoire de Pierre-Jean et Jean-Pierre. Leur passion commune : la religion.
Soutane noire, béret sur la tête et petit sourire entendu, un prêtre entre d’un pas assuré dans son église. A l’intérieur, la caméra filme, non pas un mais deux prêtres identiques en prière ! Effet d’optique, mirage ou miracle ? Rien de tout cela. Ce reportage des Actualités françaises de novembre 1960 a été tourné dans la Somme où deux jumeaux de 50 ans assurent la prêtrise de la paroisse.
Jean-Pierre et Pierre-Jean sont les curés du petit village de Nurlu. En feuilletant leur album de photos, la ressemblance est évidente. Ils ont servi ensemble leur première messe et ne se sont jamais séparés, à l’exception de 17 jours en 1954. Pierre-Jean évoque d'ailleurs ce souvenir avec émotion: « Ça m’a paru un siècle ! » La ressemblance ne semble pas gêner leurs ouailles, au contraire d’après l’abbé Jean-Pierre qui précise : « Ça les amuse plutôt. Nous sommes interchangeables ». Un double sacerdoce bien pratique selon son frère : « Je marie ses paroissiens et il baptise les miens. »
Si les deux curés sont restés inséparables, les deux prochains jumeaux n’auront pas cette chance. Cette fois, il n’est pas question de soutane mais d’uniforme. Nous sommes également en novembre 1960. La guerre l’Algérie fait rage et les jumeaux sont soldats.
Un choix cornélien
A Draguignan, à la caserne du 19e régiment, Jean-Pierre et Michel Compin, sont confrontés à un dilemme : l’un d’eux doit aller se battre mais la loi interdit alors à deux frères de participer à la guerre en même temps. Généralement c’est l’aîné, le premier né, qui doit partir. Il est également possible de procéder à un tirage au sort. Mais c’est une troisième solution que choisiront les deux soldats jumeaux dans l'archive ci-dessous.
Les jumeaux d'Avignon : qui va partir en Algérie ?
1960 - 01:17 - vidéo
Des journalistes facétieux
Deux ans plus tard, en 1962, le magazine « Au-delà de l’écran » dresse le portrait de deux autres jumeaux, journalistes de profession. Pierre et Sven Sainderichin. Eux confient utiliser leur gémellité pour se sortir de situations compliquées. D'ailleurs Jean Nohain, le producteur de l'émission, va découvrir que c'est parfois à ses dépens. En effet au début de l'interview, Pierre, journaliste pour « Au-delà de l’écran », lui avoue avoir parfois fait appel à son jumeau pour le remplacer à l’antenne, ajoutant cabotin à l'attention de son patron : « Personne ne s’en est aperçu. Pas même vous Jean Nohain ! »
Cette ressemblance exacerbée, ils raconteront l'avoir mise à profit à l’armée, à l'école. En fin d’émission, Jean Nohain, pas rancunier, va proposer aux téléspectateurs un petit jeu : reconnaître qui, de Pierre ou de Sven, a déclamé différents passages de « La cigale et la fourmi » de Jean de la Fontaine. Un défi à découvrir ci-dessous. Réponse en fin d’émission.
Les frères Sainderichin
1962 - 05:17 - vidéo