Depuis le 18 septembre et jusqu'au 3 octobre, le rêve de jeunesse de Christo, mort en mai 2020, et de son épouse Jeanne-Claude, est réalisé : l'Arc de triomphe, haut de 50 m, est intégralement transformé en gigantesque paquet-cadeau, maintenu par 3000 mètres de corde rouge. En 1985, Christo avait déjà empaqueté ainsi à Paris le Pont-Neuf, enjambant la Seine.
L'inauguration de l'installation de l'Arc de triomphe a eu lieu jeudi par Emmanuel Macron. Le premier week-end "d'ouverture" - l'accès est gratuit - a attiré les foules, la place de l'Etoile étant réservée aux piétons. La foule est venue toucher l'oeuvre et constater qu'aucun centimètre carré de pierre n'est apparent.
Dès 1962, Christo et son épouse Jeanne-Claude avaient signé un photomontage avec l'Arc de triomphe empaqueté, une idée surgie en regardant le monument depuis leur premier appartement parisien, avenue Foch. L'empaquetage a nécessité 25.000 m2 de tissu. À compter de samedi, le public pourra approcher de l'oeuvre, la voir et la toucher.
Dans l'archive en tête de cet article, on retrouve l'artiste en 1971 expliquant sa démarche artistique et des contraintes qui lui sont imposées du fait de l'originalité de son travail. Son interview alterne avec celle d'un emballeur professionnel, d'un galeriste et de diverses séquences où les "emballages" de l'artiste sont filmés ou photographiés. Il précise, notamment, que la méthode utilisée pour fixer le tissu avec les ficelles est précise et décisive. On l'interroge sur un besoin mégalomane de sa part ou d'exhibition ? Il répond sybillin : "Non, je ne pense pas". Puis il précise que chaque projet dure plusieurs mois ou davantage et que "cela nécessite une préparation sociale, politique et technique."