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La France toujours accro aux pesticides depuis les années 70

La France toujours accro aux pesticides depuis les années 70

 A partir du 1er janvier 2019, la vente des pesticides est interdite aux particuliers. Depuis 50 ans, l’utilisation massive de ces pesticides fait polémique, principalement dans le milieu agricole.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 18.12.2018 - Mis à jour le 18.12.2018
 

La France agricole est accro aux pesticides. 92% des cours d’eau sont pollués par les pesticides en France. C’est le premier consommateur européen et son principal fournisseur, c’est Monsanto. Le géant américain de l’agrochimie a d’ailleurs été poursuivi pour crime contre l’humanité et écocide par un tribunal international réuni à La Haye, en octobre 2017. Un procès purement symbolique, organisé par des militants écologistes.

La toxicité des pesticides n’est plus à prouver et la France en fait un usage intensif depuis les années 70. Pour être dans la course au rendement, les agriculteurs utilisaient engrais et pesticides à volonté.

D'après l’Union des Industries de la Protection des Plantes, la vente de produits phytosanitaires aux agriculteurs et aux particuliers a baissé entre 1996 et 2014, passant de 97 000 tonnes à 65 000 tonnes. Mais ces chiffres sont à relativiser, car les firmes comme Monsanto ont réalisé d’énormes progrès ces dernières années et les nouvelles substances actives vendues sont bien plus efficaces à faible dose. Depuis 2008, les pouvoirs publics mesurent donc cette nouvelle pression environnementale sur les terres agricoles. Résultat : entre 2008 et 2014, la quantité de substances actives répandues sur les cultures a augmenté de 26,7%.

Mauvaise nouvelle. En France la consommation de pesticides est repartie à la hausse en 2017 avec 94,2 millions de doses unités (Nodu) de pesticides vendues, selon un document du gouvernement, publié dans le cadre de la loi de finances et déniché par Les Echos. Ce chiffre, qui doit encore être consolidé, est en hausse par rapport à 2016 (93,9 millions). Une mauvaise nouvelle alors que le plan Ecophyto prévoit une baisse de 25 % à l'horizon 2020 et 50 % à 2025.

En 1973, ce directeur de laboratoire s’inquiétait déjà de la présence importante de pesticides dans l’alimentation.

“Les consommateurs absorbent de plus en plus de résidus. Lorsqu’on analyse la graisse de gens qui sont morts, on constate que la teneur en pesticides augmente, qu’une étude récente a montré que le lait maternel contenait des doses non négligeables d’insecticides….”

Le plan Ecophyto, mis en place en 2008 et qui vise à réduire l’usage des pesticides de 50% d'ici 2025, semble difficile à atteindre. Pour interdire leur utilisation, des opérations coups de poing menées par des militants écolos se multiplient.

Depuis le 1er janvier 2017, l’utilisation de pesticides est interdite dans les espaces publics. Et désormais, la loi s’applique également à tous les particuliers possédant un jardin ou un potager.


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