Chaque année, c’est le même refrain. Pour certains Français, remplir sa déclaration d’impôts, c’est une corvée. Pour d’autres, c’est même une phobie administrative. Alors que la date limite approche à grands pas (mardi 31 mai au soir pour le format papier, le 8 juin pour certains départements avec la télédéclaration), nous avons choisi un florilège de réactions de Français vis-à-vis de leurs feuilles d'impôts. «Je déteste la paperasserie donc je traîne toujours » dit ainsi cette dame en 1995.
Ces phobiques, la télévision s’y intéresse depuis les années 60. Parfois sur un ton sérieux, ou au contraire avec une touche d’humour. A l’image de l’acteur Jean Lefebvre, complètement perdu dans ses papiers. C’était en 1970. « Vous y pensez longtemps à l’avance à vos impôts ? » s'enquiert le journaliste ? Jean Lefebvre lui répond avec son humour habituel : « Si j 'y pense longtemps à l’avance mon pauvre monsieur ? Tous les jours, c’est pas difficile, j’en rêve la nuit, je vois défiler ça toute la nuit. C’est qu’il faut s’y préparer à l’avance. »
A l’avance, c’est préférable. Sinon, on s’expose à des déconvenues. Exemple en 1991, des déclarations tardives faisaient déborder la boîte aux lettres d’un centre des impôts à Paris.
1996, toujours à la Poste du Louvre à Paris, le constat reste le même. Les Français et les impôts, ça fait deux. Question de la journaliste : « Mais pourquoi vous êtes arrivé si tard ? En retard même ? » Réponse du retardataire : « Parce que je suis... toujours en retard. »
A l’époque, pas de déclaration sur Internet, mais seulement sur papier. Les contraintes sont plus nombreuses. Il faut une enveloppe, se déplacer à la Poste, parfois même sortir la calculette. Et ça, ça demande un effort. Toujours dans le même reportage de 1996, la journaliste demande à un autre retardataire : « Pourquoi est-ce que vous vous y prenez si tard pour calculer vos impôts ? » Réponse de l'intéressé : « Parce que c’est trop compliqué. Calculer, calculer… Il y a d’autres choses à faire dans la vie que de calculer. »
Aujourd’hui, la déclaration d’impôts s’est simplifiée. Internet, remplissage automatique… Pourtant, les retardataires existent toujours et s’exposent à des sanctions. La majoration peut aller jusqu’à 10% de l’impôt dû.