Léon Marchand a fait sensation aux Mondiaux de natation de Budapest. Inscrit sur trois épreuves, le nageur de 20 ans a remporté trois médailles depuis le samedi 18 juin : l’or dans le 400 m quatre nages, l’argent sur le 200 m papillon et à nouveau l’or, ce mercredi 22 juin, sur le 200 m quatre nages, sa distance de prédilection.
Le Toulousain est en passe de devenir la nouvelle star de la natation française. Nager a toujours été pour lui comme une évidence. Fils de Xavier Marchand, ancien grand champion et également spécialiste des épreuves de quatre nages, Léon Marchand a de qui tenir. En décembre 2019, France 3 Toulouse avait suivi le jeune sportif. C’est ce beau portrait que nous vous proposons de découvrir en tête d’article.
A l’époque le nageur de 17 ans s’entraînait 4 heures par jour dans les bassins de la piscine Nakache à Toulouse. C’est là qu’il avait remporté sa première course à l’âge de 9 ans. Sa ténacité était déjà évidente. Interrogé à la fin de l’entraînement, Léon l’assurait : « Pour réussir à avoir des beaux objectifs, à la fin, il faut nager ».
Dans ce bâtiment nautique construit dans les années 30, le temple des « Dauphins du Toec », son club, le jeune nageur côtoyait le souvenir des anciens champions. Car les meilleurs nageurs français s’étaient formés ici avant lui. Devant un panneau, il s’attardait devant les portraits d’Alfred Nakache (1915-1983, un survivant des camps de concentration) ou de Jean Boiteux (1933-2010), dont le père avait sauté dans la piscine après son titre olympique en 1952, ou encore devant celui de Xavier Marchand, son père.
Surpasser son père
Un sourire aux lèvres, Léon le qualifiait de « champion sympathique et nonchalant ». Il était fier de suivre son exemple et même de l'avoir surpassé cet été-là, à Budapest, où il avait remporté la médaille de bronze et battu le record de France junior. Le jeune champion s'était ainsi adjugé les records de son père sur 4 nages. C'était une véritable satisfaction avouait-il devant la caméra, « j’étais plutôt fier quand j’ai battu mon père, c’était une réussite personnelle ».
Le reportage présentait ensuite la seconde facette du quotidien de Léon Marchand, celle de lycéen. En parallèle à son entraînement sportif, l'élève brillant bouclait sa terminale scientifique. Passer des petits carreaux de la piscine aux petits carreaux des cahiers scolaires, c’était son quotidien. Il était conscient qu’il ne fallait pas « lâcher les cours » qui lui ouvriraient « des portes de sorties en cas de blessure ».
A l'époque, Léon avait déjà beaucoup d’atouts, « glisse naturelle, technique irréprochable, volonté à toute épreuve », et une marge de progression énorme. Au bord du bassin, son entraîneur confirmait d'ailleurs qu’un nageur rassemblant toutes ces qualités, c’était « assez rare ». En cette fin 2019, le Toulousain ne cachait pas ses ambitions, il avait les JO de Paris dans sa ligne de mire.
Depuis ce reportage, la nouvelle figure de la natation française a rejoint l’université d’Arizona State, aux Etats-Unis, où il est entraîné par l’ex-mentor de Michael Phelps, Bob Bowman.
Un papa en or
Xavier Marchand avait été médaillé d'or en 200 mètres 4 nages en 2002. Il s'exprimait sur ce record à la sortie du bassin.
Paris : interview Xavier Marchand, médaillé d'or 200m 4 nages
2002 - 00:44 - vidéo