Le 8 avril 2017, l'ETA annonçait son désarmement total, avant, un an plus tard, le 2 mai 2018, d'annoncer définitivement sa dissolution. Très actif entre les années 1970 et les années 1990, l'ETA, responsable de plus de 800 morts lors d'innombrables attentats, va traumatiser à ce point les Espagnols que c'est sur cette organisation terroriste que se poseront les premiers soupçons au soirs des attentats du 11 mars 2004 à Madrid, qui se révéleront vite comme étant perpétrés par le terrorisme islamiste.
C'est dans ce contexte de panique, au soir du 11 mars 2004, que le journal télévisé de France 2 dresse le portait de l'organisation terroriste basque, créée le 31 juillet 1959 comme groupe militant contre le franquisme. Un nom, ETA, que toute l'Espagne, et le monde même, va découvrir le 20 décembre 1973, avec l'assassinat en plein Madrid de Luis Carrero Blanco, le dauphin du général Franco. Cette auréole anti-franquiste assure d'abord à l'ETA une sympathie bien au delà du simple cercle des nationalistes basques. « L'équation est alors simple, voire simpliste. Être pour l'ETA, c'est être contre franco, c'est être démocrate. Le malentendu, puis l'imposture vont durer », résume le reportage de France2, « jusqu'au rétablissement de la démocratie, en 1975. »
Contrairement à ce qui était attendu et espéré par la majorité des Espagnols, ETA ne baisse pas les armes, bien au contraire. Malgré l'autonomie dont jouit le Pays Basque depuis le retour de la démocratie, avec « sa propre police, son Parlement, sa télévision, ce n'est pas assez. Seule compte l'indépendance absolue. » Et pour cela, l'ETA n'hésite pas à tuer : « d'abord, des attentats ciblés, des policiers, des magistrats. Et puis, comme un point d'orgue, un point de non-retour, une voiture piégée dans un sous-sol de supermarché. » Cet attentat, le plus sanglant de l'ETA jusqu'à aujourd'hui, a lieu à Barcelone, en 1987. Il cause la mort de 21 personnes.
En avril 1995, le chef de l'opposition et futur Premier ministre, José Maria Aznar, échappe de peu à un attentat à la voiture piégée, et la même année, en août, un attentat visant le roi Juan Carlos Ier est déjoué, à Majorque.
Après un dernier attentat en 2006 dans le parking de l'aéroport madrilène de Barajas, qui fait 2 mort et plus de 50 blessés, l'ETA annonce le 20 octobre 2011 l'arrêt définitif de ses activités armées.