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 L'abstention au second tour de la présidentielle : un débat récurrent

 L'abstention au second tour de la présidentielle : un débat récurrent

26,3% des électeurs se sont abstenus au premier tour de l’élection présidentielle 2022. Soit 1 Français sur 4. Traditionnellement, l’abstention est toujours un peu plus faible au second tour, sauf exceptions : en 1969 et 2017. Qu’en sera-t-il cette année ?

Par la rédaction de l'INA - Publié le 15.04.2022
 

26,3 % des électeurs se sont abstenus au premier tour de l'élection présidentielle 2022. Qu’en sera-t-il au second tour ? Si on remonte le temps, en 1965, l’abstention, aux deux tours, est à environ 15%. En 1969, c’est une autre histoire ! Au second tour, Georges Pompidou est face à Alain Poher. Et le troisième homme de cette élection, le communiste Jacques Duclos, appelle à l’abstention, présentant ses deux concurrents comme « des cousins germains, si ce n'est des frères siamois ».

Résultat, l’abstention explose au second tour : plus de 31%. Pour l’élection suivante, en 1974, toutes les énergies sont déployées pour convaincre les Français de se rendre aux urnes. Les journaux télévisés de 20 heures relayent cet appel dès 1973, comme le jour où un journaliste lance : « Votez, votez oui, votez non, votez X ou Y, mais votez ! », avant d'ajouter : « Pour une raison simple, dans un pays comme la France où la droite et la gauche s’équilibrent à peu près, quelques milliers de voix peuvent faire basculer une majorité. »

Au scrutin de 1974, il semblerait que les citoyens aient entendu ces appels. Ils votent. Au second tour, c’est Valéry Giscard d’Estaing contre François Mitterrand. Un combat droite-gauche et une abstention au plus bas, un peu plus de 12%.

Le tournant de 2002

La vraie différence arrive avec la présidentielle de 2002. Au premier tour, plus de 28% des Français ne se déplacent pas, un record. Et le résultat, c’est Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen. Une claque pour les abstentionnistes. Pour le second tour, un front républicain s'organise, les Français iront voter coûte que coûte comme le souligne un journaliste : « Certains abstentionnistes tentent semble-t-il de se rattraper entre guillemets. Au lendemain du premier tour, on s’empresse de remplir les formulaires de procuration ».

2017. Cette fois, 22% des électeurs s’abstiennent au premier tour. Mais à la différence de 2002, la présence de l’extrême droite ne fera pas revenir les abstentionnistes dans les bureaux de vote. Ils seront même plus nombreux au second tour : 25%, un record depuis 1969.

Ce témougnage du 8 mai 2017 résume l'état d'esprit d'une partie des électeurs : « J'ai toujours voté jusqu’à présent, mais là, je savais que de voter pour l’un ou l’autre c’était nourrir l’un ou l’autre quoiqu’il arrivait. Et comme je ne pouvais cautionner ni le libéralisme ni le fascisme », ou cet autre quidam qui prononce une phrase maintes fois entendue depuis : « Je ne choisis pas entre la peste et le choléra, je ne vote pas le Medef ni l’extrême droite ».

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