L'ACTU.
Les Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne, qui ont lieu du 1er au 6 août 2023, représentent un rendez-vous incontournable des jeunes catholiques du monde entier avec le pape. Elles se déroulent tous les deux ou trois ans dans une grande métropole internationale, lieu de convergence de millions de jeunes chrétiens. Pour l'édition portugaise de 2023, le pape François est arrivé pour un voyage de cinq jours, le mercredi 2 août. Il a célébré la messe d'ouverture dans une ambiance festive. Selon La Croix, 45 000 jeunes Français sont présents à Lisbonne pour ces JMJ.
Ce rendez-vous a été initié par Jean-Paul II en 1985. Grâce aux JMJ, le pontife souhaitait se rendre proche des jeunes et exprimer en personne la confiance que l’Église portait en eux. Ses homélies très attendues étaient l'occasion de leur transmettre sa foi en Jésus-Christ et son attachement à l’enseignement des Évangiles. Benoît XVI et le pape François ont perpétué ce message de bienveillance pour la jeunesse, François l'exhortant à se mobiliser, à la fois dans l’Église et en dehors.
L'ARCHIVE.
Les grand-messes des JMJ sont toujours l'occasion d'exprimer aux jeunes du monde entier un message d'espoir. Un exercice dans lequel Jean-Paul II excellait, comme vous allez le découvrir dans l'archive de 1991 proposée en tête d'article. À l'époque, les Journées mondiales de la jeunesse se déroulaient à Częstochowa, en Pologne, le pays de naissance du chef de l’Église. C'est donc avec beaucoup d'émotion que le pape s'exprimait dans sa langue natale.
Pour la messe de l'Assomption, le 15 août, des centaines de milliers de jeunes - sans doute un million... - avaient répondu à l'appel du Saint Père pour ces sixièmes journées mondiales de la jeunesse. Les images de la retransmission, filmées en direct, montraient une masse compacte de jeunes fidèles. Parmi eux, les caméras captureront le visage Lech Walesa, président du pays de 1990 à 1995.
Durant sa très longue homélie, Jean-Paul II allait commenter la parole de Dieu, restituer l'importance de la fête de l'Assomption, rappeler la dimension cosmique de la Vierge. Nous avons choisi un extrait où Jean-Paul II s'adressait longuement aux jeunes pour qu'ils changent la face du monde.
Vers un monde nouveau
Cette année-là était capitale, car depuis la chute du mur de Berlin en 1989, et l'effondrement du bloc soviétique, c'était la première fois que les JMJ accueillaient de jeunes fidèles de d'Europe de l'Est. L'émotion était palpable. Dans son message, le pape appelait à « la construction d'une nouvelle Europe spirituelle » et insistait sur le rôle essentiel des jeunes catholiques dans cette Europe réunifiée : « Pour le bien des générations futures, il est indispensable que la nouvelle Europe soit fondée sur des valeurs spirituelles qui constituent le tronc intérieur de sa tradition culturelle », déclarait-il.
Le pape ne cachait pas sa joie d'avoir assisté à la réunification de l'Europe et à l'abandon des vieilles dissensions de la Guerre froide. Ce nouvel ordre était porteur d'un essor de l’Église dans lequel les jeunes devraient prendre leur part : « Mon cœur se remplit de joie quand je vous vois tous ensemble (...) unis dans la joie du Christ (...) vous êtes la jeunesse de l’Église qui se trouve devant l'appel du nouveau millénaire. Vous êtes l’Église de demain, l’Église de l'espoir ! », proclamait-il à leur attention.
Vaincre les ténèbres
Le pontife dressait ensuite un tableau sombre de l'état de la jeunesse et des conséquences de la chute de l'idéologie des pays de l'Est. Autant d'obstacles qui avaient laissé « dans les cœurs le sentiment d'un vide profond, l'impression d'être trompés et aussi le manque de volonté et l'angoisse devant l'avenir ». Jean-Paul II n'oubliait pas les vicissitudes auxquelles étaient confrontés les jeunes des pays de l'Europe de l'Ouest, une jeunesse, qui, à ses yeux, avait perdu de vue le « sens à la vie ». Il décrivait longuement les corollaires de cette déperdition : « l'usage des drogues et le manque d'intérêt pour la politique (...) un manque de force et de rigueur dans la bataille pour le bien ».
Face à ces obstacles, les jeunes présents devant lui, représentaient un espoir d'avenir meilleur et de retour vers Dieu. Il les qualifiait de « porteurs de la bonne nouvelle », de « fils de Dieu ». Grâce à eux, la jeunesse du monde pourrait retrouver bientôt le sens de la vie.
Il concluait, que cette jeunesse représentait le « symbole de la vérité du Christ » et rendrait les hommes libres : « Tous ceux qui connaissent la désillusion de la civilisation terrestre sont invités à construire une civilisation de l'amour », achevait-il, longuement applaudi.