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Jean-Luc Mélenchon, de Ministre socialiste à Insoumis

Jean-Luc Mélenchon, de Ministre socialiste à Insoumis

Après les écologistes d'EELV et le parti communiste (PC), la France Insoumise (LFI) a conclu un accord en vue des législatives du mois de juin avec le parti socialiste (PS), un parti que Jean-Luc Mélenchon a quitté en 2008. Retour sur la relation orageuse du leader des Insoumis avec un parti jugé trop libéral.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 04.05.2022 - Mis à jour le 06.05.2022
Mélenchon, de Ministre à Insoumis - 2018 - 03:05 - vidéo
 

L'actualité :

Mercredi 4 mai, la France insoumise annonçai avoir conclu un accord avec le parti socialiste en vue des élections législatives du mois de juin. L’appareil du parti socialiste a validé cet accord dans la nuit de jeudi à vendredi. Après les écologistes d'EELV (lundi) et le parti communiste (PC) (mardi), la France Insoumise (LFI) achève une série de négociations entamées dès dimanche soir en vue des législatives du mois de juin.

L'archive :

Avant de devenir le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon avait lui-même été membre du parti socialiste, et même ministre sous la gouvernance Jospin. Il était entré au parti socialiste en 1976, mais de déconvenues en désillusions, il a claqué la porte de sa famille politique en 2008 pour lancer son propre parti. Le montage d’archives en tête d’article revient sur les grandes étapes de ce divorce politique.

Son acte de rébellion a pris ses racines en 2002 lors de l'élection présidentielle. C’est le premier choc pour le militant socialiste. La gauche est absente du second tour opposant Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen du Front National. Jean-Luc Mélenchon bout, trépigne et crée un nouveau courant au sein du PS pour réveiller la gauche. Barre à gauche toute ! Il critique ouvertement les cadors du parti : « Trois, quatre dirigeants de circonstance qui sont là comme des héritiers. Ils sont là, ils gèrent les suites du désastre. Ils n'ont pas d'idées, ils ne savent pas où ils vont », déclare-t-il amer.

Mais les militants socialistes choisiront François Hollande pour prendre les rênes du parti. Pour Jean-Luc Mélenchon, c'est déjà le temps de la désobéissance qui deviendra coutumière : « J’ai un tempérament rebelle, ce n’est pas mon truc les chefs. Donc ça ne sera pas votre chef ? A bah, c’est le responsable du parti, mais qu’est-ce que c’est que cette histoire les chefs. Chef de qui ?  », Déclare-t-il au Congrès du parti socialiste de Dijon en 2003.

Malgré tout, le tribun indomptable se range derrière le Président du parti socialiste. Mais en 2004, nouveau désaccord. François Hollande défend le OUI pour la Constitution européenne. Pour Jean-Luc Mélenchon, c’est un NON ferme. Le point de rupture est franchi. Il affiche volontiers son opposition à la ligne du parti : « Nous ne sommes pas une armée où nous allons claquer des talons. Le nom socialiste il existe au PS et dans le société. »

Jean Luc Mélenchon se rapproche alors du parti communiste, du NPA et fait campagne pour le NON au référendum. Une désobéissance qui ne plait pas du tout au numéro 1 du PS qui déclarera à l'encontre des contestataires le 4 décembre 2004 : « Je n'obligerai personne à assumer une contradiction, en revanche, il n’y a qu’une campagne du parti socialiste, il ne peut pas y en avoir deux. »

Le “NON” remporte 55% des suffrages en mai 2005. Pourtant c’est encore François Hollande qui est réélu à la tête du parti. Autre désaveu pour l’homme de gauche : Ségolène Royale, qui avait elle aussi défendu le OUI, est investie pour la présidentielle 2007.

La fracture de 2008

Le délitement entre les cadres du PS et Jean-Luc Mélenchon atteint son paroxysme en 2008. Les militants choisissent la motion soutenue par Ségolène Royale comme nouveau cap du parti. C’est trop. Le rebelle claque la porte et reprend sa liberté. Sur TF1, le 7 novembre 2008, il déclare : « Ca suffit comme ça ! Il faut regarder en face les faits et moi je n’ai pas envie de participer à des complots, des arrangements, des magouilles de congrès. Je veux me tourner vers la gauche qui est disponible dans ce pays. »

A peine 4 semaines plus tard, il fonde son propre parti : le Parti de Gauche. Il espère alors une alliance de toutes les gauches pour les élections européennes. Au cours d’un meeting, il déclarait avec passion : « Nous sommes tous des socialistes. Nous sommes tous des communistes. Nous sommes tous des écologistes, des trotskistes, et même des libertaires à notre manière. Nous sommes tout cela, nous sommes des Républicains avec passion. »

Une alliance qui semble aujourd'hui en bonne voie de concrétisation à quelques semaines des législatives. Jean-Luc Mélenchon qui a terminé troisième du premier tour des élections présidentielles avec 21,95% des voix, entend bien encore compter dans la politique française dans les années à venir et atteindre les ors de Matignon, à défaut de ceux de l'Elysée.

Pour aller plus loin :

Jean-Luc Mélenchon lance son Parti de gauche. (30 novembre 2008)

Front de gauche : remue-méninges autour de Mélenchon. Dans son discours, le candidat du Front de Gauche à la présidentielle de 2012 a tendu la main aux socialistes et lancé un appel à la résistance. (28 août 2011)

Les 4 vérités : Jean-Luc Mélenchon en désaccord avec le PS. (27 mars 2014)

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