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Jean-Jacques Beineix : « Qu’est-ce qui fait rêver ? C’est la grande histoire d’amour »

Jean-Jacques Beineix : « Qu’est-ce qui fait rêver ? C’est la grande histoire d’amour »

Le réalisateur, qui s'est fait connaitre du public grâce notamment à « 37°2 le matin », est mort vendredi à l'âge de 75 ans.

Par Florence Dartois - Publié le 13.01.2022 - Mis à jour le 14.01.2022
Jean-Jacques Beneix - 2004 - 09:23 - vidéo
 

Jean-Jacques Beineix était un réalisateur qui chérissait la liberté. Entre échecs cuisants - La lune dans le caniveau - et succès retentissants - Diva ou 37,2 le matin - le cinéaste refusait les concessions, au point de ne plus tourner après Mortel transfert sorti en 2000. Mais le cinéma restait la grande passion de sa vie et il avait accepté d'en parler dans l'émission « Dans le bureau de...».

En 2004, alors qu’il allait lancer une BD, Jean-Jacques Beineix ouvrait les portes de sa maison de production et recevait le journaliste de l’émission dans son propre bureau, un endroit rempli d’objets à la valeur strictement affective : « Ici, il n'y a pratiquement que des objets liés à des films », affirmait-il.

De nombreux objets provenaient de ses tournages, à l'image d'un canapé « qui devait être dans le film "Mortel transfert" et que j’ai refusé à la déco parce que je leur ai dit, c’est de la merde ! » Deux autres objets s'étaient échappés du film : deux girafes, « je ne m’étendrais pas sur le côté phallique de la girafe », plaisantait-il. Plus tard, il expliquait la provenance d'un crâne bleu posé sur son bureau sorti de Diva qui symbolisait la présence de la mort que l’on retrouve dans tous ses films : « Comment ne penserions-nous pas au terrible destin qui nous attend ? », déclarait-il sobrement.

De nombreuses affiches ornaient également ses murs. Celle de Assigné à résidence, adapté du livre Le scaphandre et le papillon, ou la première affiche de Diva, avec une phrase qui avait provoqué une polémique : « Here comes a new kind of french new wave » (Voici une Nouvelle Vague française).

« Tout est vain, tout est inutile »

Sur un coin discret d’étagère, se dissimulait un César avec lequel il entretenait une relation particulière  : « Moi je ne le touche jamais. Je ne veux pas le voir, mais en même temps, je ne veux pas le cacher non plus donc il est dans un coin. »

Le cinéaste conservait aussi l'affiche de l'un de ses plus grands succès 37°2 le matin. Il revenait sur la renommée mondiale de ce film adapté d’un roman de Philippe Djian. Si le film avait tellement touché le public c'est parce qu'il parlait d'un thème essentiel : « Le futur ne fait plus tellement rêver. Qu’est-ce qui fait rêver ? C’est la grande histoire d’amour. » Un amour passionnel incarné par Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle. C'était son premier rôle. Il regrettait d'ailleurs de ne pas la croiser, expliquant que chaque film était une parenthèse magique : « Ce qu’on peut connaitre sur un film va tellement loin, qu’après (…) C’est comme les amours d'enfant, c’est rare qu’on épouse la petite fille(…) C’est une relation de passion. »

Jean-Jacques Beineix évoquait aussi Yves Montand à qui il avait offert son dernier film lui promettant de ne pas le trahir : « Et je ne crois pas que je l’ai couillonné. », ajoutait-il.

Pour terminer il présentait deux dessins, celui que Plantu lui avait offert après un accident de moto, et un autre de Wolinski. Quant au portrait de Frida Khalo, pour expliquer son attachement à cette artiste, il confiait : « Ma fille s’appelle Frida. »

A la fin de la visite, il était de tradition d'écrire sa devise préférée. Pour Jean-Jacques Beineix, ce ne pouvait être qu'une réflexion du général de Gaulle qui résumait selon lui le sens de la vie : « Tout est vain, tout est inutile », commentant : « Mais entre les deux, il y a la vie, et la vie vaut le coup d’être vécue. »

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