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James Caan : «L'important dans le jeu n'est pas ce que je dis, c'est mon comportement»

James Caan : «L'important dans le jeu n'est pas ce que je dis, c'est mon comportement»

Figure du Nouvel Hollywood des années 1970, rendu célèbre par son rôle de «Sonny» dans «Le Parrain» de Francis Ford Coppola en 1972, l'acteur américain James Caan est mort mercredi 6 juillet à l'âge de 82 ans. En 1981, il se racontait avec sa bonne humeur légendaire à l'émission «Ciné regards».

Par la rédaction de l'INA - Publié le 08.07.2022
James Caan se raconte en interview - 1981 - 05:49 - vidéo
 

En 1981, l'émission «Ciné regards» rencontre l'acteur américain James Caan sur son lieu de villégiature, à Turnberry, près de Miami. Révélé par le succès mondial du Parrain (sorti en 1972), où il joue le frère aîné des fils Corleone, Santiano, surnommé «Sonny», un personnage plein d'énergie et de coups de sang qui finit assassiné sur un péage d'autoroute par la pègre rivale lors d'une scène mythique, James Caan a filmé coup sur coup deux films pour Claude Lelouch : Un autre homme, une autre chance, en 1977, et Les Uns et les Autres, en 1981.

Un visage donc définitivement connu des téléspectateurs français que donne à voir la journaliste Catherine Laporte, auteure du reportage. En pleine séance de pêche, l'air toujours aussi jovial et plein d'humour, l'acteur américain, véritable star du 7e art hollywoodien des années 1970, se raconte. « Je suis devenu acteur quand j’ai réalisé que mon père voulait que je sois boucher » plaisante t-il.

Personnage haut en couleurs

Né le 26 mars 1940 dans le quartier populaire de Sunnyside, dans le Queens, à New York, d'une famille juive d'origine allemande, James Caan grandit dans la rue. Son père est boucher, il fait tous les petits boulots, développe cette force physique, cette énergie vitale, qui transparaîtra dans tous ses films. « Même si j'aurais peur de voir mon fils grandir dans un quartier [populaire comme Sunnyside], je le recommanderais. Moi je ne le regrette pas en tout cas. Quand on sort dans la rue, et qu’on est gamin, on a 30, 50 personnes sur le dos. Il faut de l’imagination, inventer des jeux » confie l'acteur à Catherine Laporte. « J’ai vu ma première raquette de tennis à 18 ans. Pour moi, c’était un égouttoir à spaghettis. On apprend très vite à perdre et à gagner. Et à vivre en société » analyse celui qui sera souvent choisi pour jouer des rôles de leader, de personnage haut en couleurs.

James Caan évoque brièvement face à la caméra de «Ciné regards» de fortes capacités intellectuelles, puisqu'il atterrit à la fac dès l'âge de 16 ans - « J'étais intelligent, mais je me débrouillais pour en faire le moins possible » - mais avoue avoir vite « tout plaqué » pour le sport, auquel il s'adonne avec passion, la musique et la scène. Il joue ses premiers rôles au cinéma au début des années 1960 et c'est avec le grand classique Eldorado, de Howard Hawkes, sorti en 1963, qu'il obtient son premier grand rôle, le personnage de «Mississippi», qui donne la réplique au légendaire John Wayne. Après avoir joué une première fois pour Francis Ford Coppola en 1969 pour Les Gens de la pluie, James Caan est à nouveau choisi par le maître du Nouvel Hollywood pour incarner «Sonny» dans Le Parrain, certainement le rôle le plus célèbre de sa carrière.

Acteur jusqu'à la fin

A Catherine Laporte, il évoque son style de jeu, très instinctif et basé sur le corps, plus que sur le dialogue : « Je ne lis jamais un scénario [avant de tourner]. Le dialogue, c’est très secondaire. C’est le comportement qui compte. Si je vous parle et que j’ai un ulcère, l’important c’est la douleur, pas ce que je dis. C’est mon attitude, debout, assis [qui compte]. Je ne lis le script qu'une seule fois. L’important, c’est la mise au point avant le tournage. On crée un comportement, des rapports. Après, s’il faut que je fasse de mon héros un Hamlet, je peux, c’est une question de disponibilité. »

Confessant préférer de loin la «simplicité», la seule chose vraiment «belle», du «cinéma aux femmes», James Caan se souvient avec humour n'avoir jamais mis la langue dans sa poche lorsqu'il s'agissait de négocier avec les producteurs d'Hollywood. «Mes succès sont dus aux films auxquels j'ai dit non. Aux dieux d'Hollywood, ça donnait : "Quelle taille ? Toujours cette coupe de cheveux ?" Et moi je leur disais : "je refuse le rôle". [Les producteurs s'interrogeaient alors]. Mais qui c'est ? Qui refuse de travailler pour moi ? Allez le chercher ! » se remémore t-il en plaisantant.

Acteur au tempérament hyperactif - « dormir, c’est ennuyeux. C’est comme si on était mort », confesse t-il à Catherine Laporte, James Caan jouera jusqu'à la fin de ses jours. Il est mort le 6 juillet à Los Angeles, à l'âge de 82 ans.

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