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Jacques Amalric en 1980 : "Méfiez-vous des révolutionnaires professionnels"

Jacques Amalric en 1980 : "Méfiez-vous des révolutionnaires professionnels"

Le journaliste, ancien du Monde et de Libération, est mort le 4 juin à l'âge de 82 ans. Il était notamment spécialiste de politique étrangère, et plus particulièrement de l'ex-URSS.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 08.06.2021 - Mis à jour le 08.06.2021
C'est à lire : Jacques Amalric - 1980 - 02:00 - vidéo
 

Jacques Amalric, ancien chef du service étranger du Monde et ancien directeur de la rédaction de Libération, est mort vendredi 4 juin 2021 à l'âge de 82 ans. Sa carrière est unanimement saluée à l'occasion de sa disparition.

Né à Montauban (Tarn-et-Garonne), le 6 octobre 1938, il commença sa carrière à La Dépêche du Midi avant de rejoindre Le Monde en 1963, déjà au service étranger. Nommé correspondant à Washington (1970-1973) puis à Moscou (1973-1977), il assure, à partir de 1979, la direction du même service puis ensuite des fonctions à la direction. Il rejoindra Libération en 1993 comme éditorialiste, puis rédacteur en chef et enfin directeur de la rédaction jusqu’à son départ à la retraite en 2002.

Le journal Le Monde a écrit à l'occasion de sa disparition que Jacques Amalric avait été "profondément marqué par ses quatre ans de totalitarisme réel" lorsqu'il fut correspondant à Moscou. "On ne sort pas indemne d’un séjour de correspondant en Union soviétique", indique Sylvie Kauffmann et Alain Frachon dans leur article. Les deux journalistes ont été dirigés par Jacques Amalric lorsqu'il était chef du service étranger du quotidien du soir.

La passion de la Russie

Dans l'archive en tête de notre article, Jacques Amalric évoque le livre de Mikhaïl Voslenski "La nomenklatura, les privilégiés en URSS". L'écrivain russe décryptait la classe des nouveaux privilégiés qui disposaient de larges pouvoirs et s'étaient attribués des privilèges matériels et administratifs. Selon Jacques Amalric, ce livre présente "de manière systématique et bien documenté les vrais maîtres de l'Union soviétique". Il assure que du temps où il fut correspondant à Moscou, il s'était bien rendu compte de ce qu'il se passait. Mais, selon lui, "ce livre est le premier qui présente une documentation aussi complète sur ces gens extrêmement discrets qui en fait dirigent cet énorme pays". En cela, il estime qu'il faut se méfier "des révolutionnaires professionnels" représentés par cette caste de la Nomenklatura.

Depuis qu'il avait pris sa retraite, Jacques Amalric vivait en Corse avec sa deuxième épouse, Isaline de Comarmond. Il était père de trois enfants, Judith, Alexandre et Mathieu, qu'il a eus avec Nicole Zand, elle-aussi journaliste. "Jusqu’au bout dans sa retraite corse, il restait passionné par tout ce qui se publiait sur la Russie", écrit Marc Semo dans Libération.


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