L'ACTU.
Mardi 1er octobre 2024 dans la soirée, une attaque de missiles iraniens a visé Israël. L'agence de presse officielle iranienne IRNA a annoncé que l'Iran était à l'origine de ses tirs, faisant part de « missiles sur Tel-Aviv », sans aucune autre précision. Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique iranienne, ont affirmé dans la soirée avoir « visé le cœur » d'Israël pour venger la mort du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, du chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh et d'un de leurs commandants.
L'attaque avait pour objectif de « tuer des milliers » de civils israéliens et était « sans précédent », a indiqué un porte-parole militaire israélien. Benyamin Nétanyahou a averti que Téhéran en paierait « le prix ».
Entre 180 et 200 missiles ont été tirés par l’Iran vers Israël, dont, pour la première fois, des missiles balistiques hypersoniques de type Fattah. Presque tous ont été détruits avant qu'ils n'atteignent leur objectif. L'armée israélienne a affirmé avoir « intercepté 90% des tirs », avec le soutien militaire des États-Unis et d'autres pays comme la Jordanie ou la France, mais surtout grâce au « bouclier de fer ».
L'ARCHIVE.
Pour se défendre, les Israéliens ont en effet à leur disposition depuis 2011 ce qu’ils ont baptisé le « dôme de fer » (Iron Dome en anglais, kipat barzel en hébreu). C'est le nom d'un système de défense antimissile israélien. Sa mission : intercepter et détruire des projectiles lancés vers Israël et de protéger les sites militaires et civils. Depuis son déploiement, ce système de défense a intercepté des milliers de roquettes. Il avait notamment fait ses preuves lors de la précédente attaque iranienne visant Israël, le 13 avril 2024.
L’archive disponible en tête d’article, diffusée dans le « 20 heures » de France 2 du 11 juillet 2014, décrit le fonctionnement de ce système de défense déployé dans la région de Beersheva, la capitale du désert du Néguev. Une zone située à 40 km de la bande de Gaza. Depuis cette date, Israël en a déployé plus d'une dizaine aux abords des villes les plus visées : Ashkelon, Ashdod, au sud de Tel-Aviv, près de la ville de Nétivot, ainsi qu'aux frontières libanaise et syrienne.
Ce système peut protéger une zone d'environ 150 kilomètres carrés. Il a été développé par la société israélienne Rafael avec le soutien des États-Unis. Le reportage de Samah Soula revient sur l'importance de ce système dans la stratégie défensive des Israéliens. À cette date, la ville d'Ashdod, à 30 km de la bande de Gaza, venait d’être frappée par un tir de roquette provenant de la bande de Gaza tenue par le Hamas. Jusqu’alors, les projectiles lancés depuis Gaza avaient toujours pu être interceptés.
Batterie antiaérienne complexe
Ce système aux allures de batterie antiaérienne classique se met en action à chaque fois qu’une roquette menace une zone d’habitation. Il se compose de trois éléments : un radar tridimensionnel à balayage électronique, un système numérique de gestion de combat et une batterie mobile de lance-missiles intercepteurs. « Un radar détecte le projectile, le prend en chasse et le détruit en vol », expliquait la journaliste dans son reportage.
Si cette défense était efficace, conflit après conflit, Gaza et ses soutiens avaient renforcé leurs capacités de frappe. Les roquettes « de fabrication iraniennes, syriennes ou artisanales » avaient à présent une portée qui pouvait atteindre 165 km, précisait le commentaire. Cette évolution commençait à fragiliser le bouclier qui avait été conçu pour contrer des projectiles de courte et moyenne portée.
À l'époque, la seule parade pour Israël consistait à réaliser des tirs préventifs sur Gaza pour anéantir l’arsenal palestinien. Les images montraient les habitants fouillant les décombres sous les bombardements. Cependant, la densité de la population à Gaza rendait ces frappes « aléatoires et meurtrières » concluait la journaliste.
Un système de moins en moins infaillible
En mars 2021, Israël dévoilait une nouvelle version du « dôme de fer ». Il pouvait désormais intercepter simultanément roquettes, missiles et drones non guidés. Deux mois plus tard, en mai, alors que le Hamas avait tiré près de 3 000 roquettes en une semaine, le 20 heures de TF1 consacrait un sujet sur ce bouclier qui avait, une nouvelle fois, évité de nombreuses victimes israéliennes.
Dans ce reportage, Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, pointait néanmoins certaines failles : « La difficulté est de pouvoir calculer dans des temps très réduits les parcours, les trajectoires des roquettes tirées contre Israël, et de pouvoir riposter dans des délais qui n'excèdent pas la minute », déclarait-il. Il ajoutait : « Les roquettes étant une arme assez efficace, fabriquées en de très nombreux exemplaires, et que le Hamas ou le Hezbollah disposent en quantité extrêmement importante, ils peuvent donc saturer le territoire israélien, d'où ce besoin de se protéger. »
Sur Lumni enseignement
Sur le site de l'INA édité pour les enseignants et leurs élèves, retrouvez en accès libre deux dossiers complets sur l'histoire d'Israël et la situation géopolitique locale :