Aller au contenu principal
L'affaire du «grêlé» : au début de l'enquête en 1986, la police n'avait qu'un portrait-robot

L'affaire du «grêlé» : au début de l'enquête en 1986, la police n'avait qu'un portrait-robot

Une série docu-fiction intitulée «Insoupçonnable» revient sur l'affaire dite du Grêlé. Le mystère avait duré 35 ans : en 2021, des expertises ADN avaient confirmé qu'un ex-gendarme qui venait de se suicider dans le Gard était bien le «tueur au visage grêlé» recherché depuis 1986.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 01.10.2021 - Mis à jour le 24.09.2024
 

L'ACTU.

France 2 diffuse les mardis 24 septembre et 1er octobre un docu-fiction en quatre parties intitulé « Insoupçonnable » basé sur le livre Le Grêlé: le tueur était un flic (2022) de la journaliste Patricia Tourancheau, à l'origine de ce projet. Les 4 épisodes de 52 minutes reviennent sur ce « cold Case » médiatique qui a mobilisé la police durant 35 ans. C'est une des affaires criminelles les plus connues. Dans la série, le psychiatre spécialiste des tueurs en série, Daniel Zagury réalise l'analyse posthume de François Vérove de son vrai nom, ancien flic prédateur et meurtrier, surnommé le « Grêlé ».

L'affaire a été résolue en septembre 2021 lorsqu'un ex-gendarme a été retrouvé mort au Grau-du-Roi (Gard). Les analyses avaient alors rapidement révélé qu'il était bien le suspect « au visage grêlé » et que ce flic sans histoire était en réalité un tueur et violeur en série recherché depuis les années 1980. Cet homme était soupçonné de cinq crimes commis entre 1986 et 1994. Il était notamment soupçonné d’avoir tué et violé la petite Cécile, 11 ans, retrouvée morte dans le sous-sol de son immeuble du XIXe arrondissement de Paris en mai 1986.

En 1986, après l’homicide, un portrait-robot avait été diffusé dans les médias, représentant un homme âgé de 25 ans environ, mesurant 1,80 m avec des cheveux châtains, une peau grêlée sur le visage à cause de traces d’acné. Comme on le voit dans l'archive en tête de cet article, les enquêteurs n'avaient rien d'autre pour entamer leur enquête.

Monsieur Tout le monde

L'archive disponible en tête d'article date du 22 octobre 2017 et avait été diffusée dans le magazine « 13h15 le dimanche ». Elle revient sur l'enquête, avec le témoignage de l'un des policiers qui pistait le criminel. « On n'avait que le portrait-robot au début (...) on n'avait rien d'exploitable », raconte Jean-Louis Huesca, ancien commissaire de police. Des gouttes de sang du suspect avaient été relevées sur les lieux du crime, il appartenait au groupe sanguin A très répandu dans la population. Le commissaire ajoute : « Je ne pense pas qu'il ait été squatteur ou SDF, c'est quelqu'un comme Monsieur Tout le monde, un garçon bien sous tous rapports, avec peut-être une vie tout à fait ordinaire. »

Épilogue incroyable de cette affaire, en mars 2024, on apprenait que le criminel avait participé à l'émission télévisée présentée par Nagui « Tout le monde veut prendre sa place » en 2019, alors qu'il était recherché par la police depuis une trentaine d'années.

Selon Marianne, François Vérove avait participé à visage découvert à l'émission. Comme Monsieur Tout le monde. Un moment de télévision banal. Sauf qu'à l'époque, les enquêteurs cherchaient à mettre la main sur le tueur en série responsable des crimes commis en 1986 et 1994. Mais ce tueur n'était pas encore identifié. Il ne sera donc confondu par son ADN qu'en 2021.

Le commissaire, en 2017, avait donc vu juste à la lumière de ce que nous savons aujourd'hui : selon les autorités judiciaires, les éléments recueillis au cours de l’instruction avaient permis d’orienter les investigations vers un suspect non identifié qui aurait pu exercer la profession de gendarme au moment des faits. En 2021, quelque 750 gendarmes en poste en région parisienne à l’époque des faits ont été convoqués.

L’un d’entre eux, un homme de 59 ans, domicilié dans le sud de la France, devait être entendu le 29 septembre 2021. Il sera déclaré disparu par sa femme ​le 27 et retrouvé mort le 29 au Grau-du-Roi. Ce dernier était un ancien gendarme, devenu policier et désormais à la retraite. Son ADN s'était avéré correspondre au profil génétique retrouvé sur plusieurs scènes de crime. Avant de mettre fin à ses jours, il aurait laissé une lettre d’aveux.

S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.