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Christian Ribot, un réparateur d'électroménager qui réparait tout en 1979

Christian Ribot, un réparateur d'électroménager qui réparait tout en 1979

Le 15 décembre, le gouvernement a lancé son bonus réparation. Son objectif est d'inciter les Français à faire réparer leurs appareils défectueux au lieu de les jeter. Établie entre 10 et 45 euros, selon le type d'équipement à restaurer, l'aide sera directement déduite sur la facture. Cette mesure devrait relancer un métier rarissime dans l'hexagone, celui de réparateur. Une profession qu'exerçait un Manceau avant-gardiste en 1979. 

Par Florence Dartois - Publié le 16.12.2022
Un réparateur d'appareils électroménagers - 1979 - 01:10 - vidéo
 

L'ACTU.

Le 15 décembre, le gouvernement a annoncé la mise en place d'un bonus réparation pour inciter les Français à privilégier la réparation plutôt que le rachat systématique d'un appareil neuf. 10 euros pour un grille-pain, 15 euros pour un aspirateur jusqu'à 45 euros pour un ordinateur portable. Selon le gouvernement, le bonus réparation devrait accroître de 20% le volume de réparation des appareils électroniques et électriques. Une manière de réduire non seulement la facture des ménages, mais aussi le nombre de déchets liés à l'obsolescence programmée des équipements.

Avant l'avènement de la société de consommation et l'essor de l'obsolescence programmée, le petit électroménager se conservait de longues années, voire une vie entière. Les réparateurs étaient alors nombreux à proposer leurs services. L'avènement du « tout jetable », l'amélioration constante des technologies ont progressivement poussé les Français à renouveler de plus en plus leur électroménager. La diminution du coût de ces objets a aussi contribué à amplifier ce phénomène, puisque acheter une machine à laver neuve coûtait souvent moins chère que de la faire réparer. Pourtant, dès les années 70, certains ont commencé à réfléchir différemment et à changer leur mode de fonctionnement. C'est le parcours qu'a suivi l'artisan interviewé dans l'archive proposée en tête d'article.

L'ARCHIVE.

Une interview diffusée le 1er février 1979, dans le magazine « Reflets » de France Régions 3 Le Mans. Ce précurseur était un réparateur de petits appareils électroménagers. Dans cette courte interview, il résumait très bien la situation insensée dans laquelle, déjà, se trouvaient les Français.

Le reportage débutait dans une décharge où un homme, au milieu des carcasses de machines à laver et de frigos, constatait que désormais il n'y avait « plus de tri » et que ce n'était « plus réparé ». Qu'il en venait tous les jours des camions entiers qui déchargeaient des tonnes d'électroménagers « mis à la casse entiers ». Au Mans, Christian Ribot, la petite quarantaine, venait d'ouvrir son atelier de réparation un an plus tôt. Son établi et ses étagères débordaient de matériels et de pièces de rechange. Preuve que sa petite entreprise fonctionnait bien. Il était le seul à faire ce métier dans la région et vivait uniquement de la réparation. Il racontait que c'était un éboueur qui lui avait donné l'idée de se lancer dans son activité, « en un mois il avait trouvé 9 fers à repasser tous réparables. Je les ai réparés pour 90 francs », annonçait-il fièrement. Il soulignait l’incongruité de la situation : « je pense que si ces gens-là nous avaient connus, ils les auraient fait réparer et non foutu à la poubelle ». Ils auraient fait une belle économie, car comme il le précisait le réparateur heureux, il ne « changeait pas systématiquement toutes les pièces ». La plupart des réparations étaient simples, rapides et économiques.

Le contexte a changé. Dans un monde fini aux ressources limitées, le retour au recyclage ou à la réparation va devoir retrouver rapidement une place de choix dans l'économie mondiale. Moins de gaspillage, moins de consommation et la création de nombreux emplois seront ainsi possibles. Pour bénéficier du nouveau dispositif, il faudra obligatoirement faire appel à un réparateur labellisé QualiRépar. La liste des produits concernés par le bonus réparation, ainsi que l'annuaire des réparateurs agréés est disponible sur le site d'Ecologic ou d'Ecosystem, les deux éco-organismes partenaires de cette aide de l’État. Les réparateurs agréés, peu nombreux dans l'Hexagone commencent à lancer des campagnes de recrutement et de formation. Le secteur a un bel avenir.

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