Francky Vincent : «Mon grand plaisir, c'est la provocation»

« Vas-y Francky, c'est bon... » Parmi les chevaliers et chevalières des Arts et des Lettres, nommé par le ministère de la Culture, il y a l'architecte Le Corbusier, le romancier Marcel Pagnol, la philosophe Judith Butler, la chanteuse Céline Dion ou encore le journaliste et présentateur Nikos Aliagas. Et depuis fin novembre : le chanteur de zouk grivoise Francky Vincent.

Cet honneur récompense « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apporté au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. » Le chanteur, originaire de Guadeloupe, est connu pour ses tubes aux titres et aux paroles explicites : « Fruits de la passion », « Tu veux mon zizi » ou encore « Alice ça glisse ».

Du zouk avec un ton grivois

Des chansons coquines et une verve que le chanteur assumait au micro de France Ô en 1999 : « Mon grand plaisir, c'est la provocation, c'est ma drogue, c'est ça qui m'excite. Je crois que c'est ça qui me fait défrayer la chronique. » Son nouvel album, qui contenait du « rythme, de l'entrain et un humour plutôt dévastateur » selon la présentatrice, plaisait à son public. « Il y a des gens qui ont honte de parler, lui il dit ce qu'il pense », expliquait un jeune homme interrogé, tandis qu'une femme plus âgée disait : « il amuse les jeunes, pas nous les vieilles ! ».

Dans l'une de ses chansons, le chanteur de zouk critiquait ses collègues « chanteurs de zouk love », « chanteurs nuls à chier » et qui choisissent la « facilité ». Des textes simples, un rythme entraînant et un ton grivois qui lui valurent donc un succès important dans les années 90. Avec plus de 170 chansons à son actif, 3 millions d'albums vendus, il se produisit à l'Olympia, fut plusieurs fois disque d'or et est désormais chevalier des Arts et des Lettres.

Il eut cependant quelques déboires avec un restaurant qu'il avait ouvert à Thiais, dans le Val-de-Marne, mais qu'il ferma sans préavis en 2003, laissant ses employés sur le carreau. Invité sur le plateau de France 3 Bourgogne, il ne retenait pour autant que son « succ-sexe ». Désormais récompensé.