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1977 : l'absence d'empathie des médecins après une fausse couche

1977 : l'absence d'empathie des médecins après une fausse couche

Mardi 8 mars, les députés ont voté un arrêt maladie sans jour de carence après une fausse couche ainsi qu'un accompagnement psychologique. Une grande avancée dans le soutien aux femmes alors qu'une sur 10 est confrontée à un arrêt involontaire de sa grossesse au cours de la vie. En 1977, une femme témoignait du manque de soutien et d'empathie des soignants après sa fausse couche.

Par Romane Sauvage - Publié le 10.03.2023
Seule face à une fausse couche - 1977 - 01:58 - vidéo
 

L'ACTU.

Dans la nuit du mardi 8 mars au mercredi 9 mars, les députés ont voté à l'unanimité une proposition de loi visant à mieux accompagner les femmes lors de fausse couche. Parmi les nouveautés, la suppression des jours de carence pour obtenir un arrêt maladie et un accompagnement psychologique. Le texte doit désormais passer au Sénat.

L'ARCHIVE.

« J'étais enceinte d'un mois et demi. Et j'étais ravie d'être enceinte. » En 1977, sur TF1, une femme racontait sa fausse couche et l’accueil très froid des services de santé. « Je suis partie en vacances en voiture quelques jours et en revenant, c'était un lundi dans la nuit, il était 3 ou 4 heures, en sortant de la voiture, je me suis mise à saigner abondement. J'ai perdu le fœtus. »

Ayant compris ce qui lui arrivait, la jeune femme ne s'était pas inquiétée et avait attendu le lendemain pour se rendre à l'hôpital et obtenir des soins adéquats. Elle alla, dit-elle, d'abord dans une clinique où l'accueil fut bref. « Nous ne sommes pas là pour ça, allez donc dans un hôpital » citait-elle. Et d'ajouter : « Sans me dire "Allez à tel hôpital, celui-là est bien". »

Un manque d'écoute

Le message était passé, c'était une maternité, précisait-elle, « ça voulait donc dire : "Nous on est là pour les gens qui ont des enfants, pas pour ceux qui ne les ont pas". »

« Je commençais à m'affoler un peu, j'ai pris un taxi. » Elle se rendit à un hôpital, le plus proche. Et puis, racontait-elle : « l'interne passe, et en m'examinant, il retire une sorte de caillot de sang et il dit tout bas à l'infirmière : "Oui, je crois que la grossesse est interrompue". » Une évidence pour la jeune fille : « J'en avais les bras qui tombaient, je lui dis, "ben évidemment", il est sorti avec un air très digne, mais en la regardant l'air de dire "cette pauvre fille est complètement folle". » Elle en était certaine, ils avaient cru qu'elle était venue pour une interruption volontaire de grossesse.

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