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Euthanasie, la lente avancée législative

Euthanasie, la lente avancée législative

Emmanuel Macron a promis la présentation en Conseil des ministres d'un projet de loi sur la fin de vie pour avril. En mai 2019, un nouveau rebondissement dans l'affaire Vincent Lambert dont les traitements devaient s'arrêter relançait le débat sur l'euthanasie en France. Un débat qui avait commencé dès les années 70.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 13.09.2022 - Mis à jour le 11.03.2024
Euthanasie, la lente avancée législative - 2019 - 02:37 - vidéo
 

« L'euthanasie, tout le monde en parle... alors pourquoi ne pas être honnête et pourquoi ne pas dire du moment où vous voulez soulager un malade et bien voilà la recette pour le soulager vraiment », ainsi s'exprimait le cancérologue Léon Schwartzenberg en 1978. Fin des années 70. Le débat sur l’accompagnement de la fin de vie était déjà vif en France. Dans la société, la sphère politique ou le milieu médical la question divisait. Ce professeur illustre était l’un des rares à défendre ouvertement l’euthanasie. Il avouait alors avoir lui-même mis fin à la vie de certains patients en phase terminale.

À l’époque aucun texte n’encadrait la question de la fin de vie. En 1978, le sénateur du lot-et-Garonne Henri Caillavet était le premier homme politique à faire une proposition de loi. Il déclarait alors : « je veux organiser ma propre mort, mon corps m’appartient. Il n’appartient à personne... il m’appartient, et à moi seul de dire si je veux continuer vivre d’une manière artificielle grâce à des pompes qui maintiennent un homme dans une existence artificielle. ».

Le projet sera rejeté par le Sénat. Les procès de médecins ou de familles qui mettent fin à la vie de leur patient ou de leur proche malade continuent alors d’alimenter le débat. Ce n’est qu’en 2005, suite à l’histoire du jeune tétraplégique Vincent Humbert, qu’une loi allait enfin être votée. C’est la loi Léonetti. Le parlement tranchait en faveur du droit au laisser mourir. Un droit qui limitait l’acharnement thérapeutique quand les soins ne servaient qu'à maintenir artificiellement la vie. Les malades en phase terminale pourraient eux-mêmes décider d’arrêter leur traitement.

Une interdiction qui perdure

Malgré cette avancée législative l’euthanasie et le suicide assisté restent interdits en France. Une alternative que réclamait pourtant Chantal Sébire en 2008. Le cas de cette femme ravivait une nouvelle fois le débat sur l’euthanasie. Certains appelait alors à modifier la loi comme Gaëtan Gorce, Député PS de la Nièvre qui déclarait alors : « Il faut introduire une formule d’exception qui fasse que lorsqu’une personne n’a pas d’autre solution que celle demandée par Chantal Sébire, elle puisse saisir une haute autorité indépendante, qui au cas par cas puisse autoriser de manière exceptionnelle le médecin à procéder à une injection létale. »

Après de longues discussions, l’Assemblée nationale adoptait une nouvelle loi en 2016. Un texte qui fixe notamment un droit à une sédation profonde et continue jusqu’au décès, limitée à certains cas. L’euthanasie active reste en revanche toujours interdite en France.

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