Un théâtre de Marioupol dans lequel près d'un millier de personnes s'étaient réfugiées a été détruit mercredi 16 mars par une bombe larguée d'un avion russe, ont affirmé les autorités ukrainiennes sans pouvoir fournir de bilan humain à ce stade. Le ministère russe de la Défense a pour sa part démenti avoir bombardé le théâtre, imputant l'explosion au bataillon ultranationaliste ukrainien Azov. La prise de Marioupol représenterait un tournant.
Marioupol, cité de 450 000 habitants, est une clé stratégique pour l'invasion russe. Sa prise permettrait à Vladimir Poutine d'établir une jonction entre ses deux fronts du sud-est, et d'infliger un sérieux revers à l'état ukrainien, tout en lui coupant définitivement une source d'approvisionnement importante pour la région.
Majoritairement russophone, mais loyaliste au gouvernement ukrainien, la population de Marioupol avait déjà été la cible des séparatistes pro-russes des républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk en 2014 et 2015, qui avaient tenté de faire plier la ville en l'annexant à leur territoire. En avril 2014, suite à la révolution de l'Euromaïdan, des insurgés pro-russes installaient le trouble dans la ville et s'emparent de bâtiments officiels, mais la ville restait aux mains des loyalistes ukrainiens. Le 24 janvier 2015, en représailles à cette fidélité de Marioupol à l'Ukraine, les troupes séparatistes bombardaient la ville, faisant 30 morts et une centaine de blessés. C'est cet événement qu'illustre la reportage de France 2 placé en tête d'article.
Marioupol se développe au XVIIIe siècle lorsque Catherine II de Russie, qui a conquis la Crimée, déplace les populations grecques vers les rives de la mer d'Azov. Les origines grecques de la ville sont aujourd'hui encore partagées par de nombreux habitants.
