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En 1990, les Français brillaient déjà en tennis de table handisport

En 1990, les Français brillaient déjà en tennis de table handisport

Le pongiste Fabien Lamirault a offert une quatrième médaille d'or à l'équipe de France, lundi aux Jeux paralympiques de Tokyo, en finale du tournoi individuel de tennis de table Classe 2. Les Français brillent depuis plusieurs décennies dans cette spécialité mais manquent de reconnaissance.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 30.08.2021 - Mis à jour le 30.08.2021
 
Le pongiste Fabien Lamirault a offert une quatrième médaille d'or à l'équipe de France, lundi aux Jeux paralympiques de Tokyo, en s'imposant en finale du tournoi individuel de tennis de table Classe 2. Les Français brillent depuis plusieurs décennies dans cette spécialité mais manquent de reconnaissance.

Fabien Lamirault, natif de Longjumeau, 41 ans, glane une deuxième médaille d'or paralympique d'affilée après Rio-2016. Un succès digne de celui de ses prédécesseurs. En 1988, l'équipe handisport de tennis sur table était la deuxième nation classée sur les 36 engagées aux Jeux olympiques de Séoul. Mais à l'époque comme aujourd'hui, les pongistes regrettaient l'absence de soutien et de reconnaissance.

L'archive en tête d'article date du 19 février 1990. Le JT FR3 Picardie, à l'occasion des qualifications pour le championnat de France de tennis de table en Nationale 1, était allé interroger les champions handisport de cette discipline. Bien que fiers de leurs résultats, ils revendiquaient le droit de pratiquer leur sport à l'image des valides. Cette compétition ouvrait pour une qualification aux championnats de France mais également à une première sélection pour les championnats du monde, voire les prochains Jeux olympiques.

Le handisport en manque de reconnaissance

Dans les vestiaires, Bernard Penaud, le directeur technique de tennis table, de la fédération française handisport expliquait que le gros problème des athlètes handicapés c'était d'être reconnu : "Par le monde valide et ce quel que soit le handicap du sportif." Un handicap vite oublié par les spectateurs présents, "Dès qu'ils ont pris l'habitude du handicap de la personne, après ils ne font plus attention qu'à la performance". Le directeur sportif souhaitait que l'on regarde les sportifs, handicapés ou valides, de la même manière : "Je pense que les sportifs handicapés, contrairement à ce que l'on s'imagine, n'ont pas plus de courage et de volonté que les autres. Ils sont simplement animés de la même passion que les sportifs valides. Et le simple fait d'avoir un handicap donne l'impression d'avoir plus de courage et de volonté. C'est tout." En 1990, en France, le tennis de table handicapé était méconnu alors que les Jeux de Séoul de 1988 avaient été les premiers à leur donner une place similaire aux valides. Et l'équipe de France avait alors ramené 5 médailles d'or, 4 d'argent et 3 de bronze, plaçant ainsi le pays au deuxième rang mondial sur les 38 engagés dans la compétition olympique.

Des athlètes handicapés peu soutenus

Malgré les succès sportifs, concilier activité professionnelle et vie sportive était très compliqué. Pour les sportifs handicapés, il n'était pas question de professionnalisme, quel que soit leur niveau. Guy Tisserant, champion olympique le confirmait : "C'est vrai que parfois on aimerait avoir un peu plus de disponibilités, de facilités pour pouvoir préparer les grands rendez-vous et pour se sentir mieux dans notre tête au moment où on arrive sur un grand rendez-vous (...), parce que quand on s’entraîne et qu'on travaille, ça fatigue un peu plus, obligatoirement. Eh bien, on est un peu moins bien dans la tête quand on arrive. C'est un peu le problème."

A cette fatigue supplémentaire s'ajoutait aussi une question financière, les athlètes étant obligé de se financer eux-mêmes comme le confirmait Claude Chedeau, champion olympique open qui décrivait le parcours du combattant des handicapés salariés : "Mon employeur ne m'aide pas beaucoup actuellement. C'est un sport où on joue quand même au niveau national et international. Ça nous coûte de l'argent. C'est dommage".

En France, il n'existe pas à l'instar de sportifs en situation de handicap dans d’autres pays de statut de haut niveau. Certains arrivent à subvenir à leurs besoins grâce à des contrats publicitaires (sponsoring) qui leur permettent d’acheter du matériel, de faire des stages, des compétitions en France, à l’étranger ou de rémunérer un entraîneur. La plupart travaillent, bénéficient cependant d’un contrat négocié avec la fédération et l’employeur, leur permettant d’avoir des temps d’entraînement. Une situation compliquée qui ne les empêchent pas de battre les valides à plat de couture et de briller aux jeux de Tokyo.

Florence Dartois

Pour aller plus loin : 

Magazine des sports : tennis de table handisport. Reportage consacré au tennis de table handisport, dans le département de la Haute-Vienne. (4 mars 1985)

Rennes Soir : championnat de France tennis de table handisport. (11 avril 1988)


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