D’après le dernier bulletin de Santé publique France (SPF), publié en décembre 2021, et commenté dans un article du Monde publié le 11 janvier, le nombre d’infections sexuellement transmissibles (IST), autrefois appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), augmente fortement chez les jeunes depuis quelques années. Le Monde écrit ainsi que « entre 2017 et 2019, le nombre de diagnostics d’infection à chlamydia a augmenté de 29 %. Cette progression est plus marquée chez les femmes de 15 ans à 24 ans (+ 41 %) et chez les hommes de 15 ans à 29 ans (+ 45 %). Le nombre de diagnostics de gonococcie a augmenté de 21 % sur la même période. »
Dans les archives de l’INA, nous avons retrouvé de nombreux sujets de journaux télévisés évoquant la question des maladies sexuellement transmissibles, avec un focus le plus souvent sur les jeunes, populations plus à risques.
Le 22 mai 1977, le journal télévisé de 20h sur TF1 traite par exemple le sujet d’une façon assez solennelle. En lancement, le présentateur Jean-Claude Bourret prévient : « C’est notre rôle de journalistes d’aborder des sujets parfois délicats. Et l’enquête que nous allons vous présenter est l’un de ces dossiers. Je dis tout de suite aux parents devant leur téléviseur qu’il ne concerne pas les enfants, et que vous pouvez donc les écarter de votre poste de télévision pendant quelques minutes. »
Ignorance
Le sujet du reportage, c’est la recrudescence des maladies sexuellement transmissibles, appelées à l’époque maladies transmissibles sexuellement (MTS). « Un fléau », de loin le type d’infections les plus répandues dans le monde, et qui touche en France « un jeune sur quatre ». Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète de la progression de ces infections dans le monde, le sujet de TF1 se veut pédagogique, rappelant aux téléspectateurs que les deux facteurs qui les favorisent le plus sont le plus souvent « l’ignorance et le sentiment de culpabilité ».
C’est ce qu’explique plus en détail un spécialiste, le docteur A. Siboulet, de l’Institut A. Fournier, à Paris : « Les causes [de ces infections] sont multiples, mais il y en a une essentielle, c’est l’ignorance. Ignorance totale en ce qui concerne ces maladies, quel que soit le milieu social : le PDG d’une grande compagnie est souvent plus ignorant que son balayeur. » A l’une de ses patientes, filmée de dos, il félicite son ami de l’avoir poussée à consulter à temps : « Dès l’apparition des premiers signes cliniques, on doit consulter son médecin, immédiatement, sans auto traitement, pour avoir un diagnostic précis. »
Car c’est une particularité de ces infections sexuellement transmissibles, elles sont le plus souvent bégnines si traitées à temps, avec un traitement antibiotique ponctuel.
La recrudescence de ces infections est commune, d'après le docteur Siboulet, à presque tous les pays du monde, « quelque soient leurs régimes politiques et économiques ».