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Du septennat au quinquennat, des décennies de débat sous la Ve

Du septennat au quinquennat, des décennies de débat sous la Ve

Les deux finalistes de la présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, s’accordent sur un point. Le retour du septennat présidentiel. Il a disparu en 2000 pour faire place au quinquennat. Sous la Ve République, le septennat a été régulièrement remis en cause.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 20.04.2022
 

Il a disparu en 2000, mais il pourrait faire son grand retour : le septennat présidentiel. Marine Le Pen et Emmanuel Macron y sont favorables. Pourtant, sous la Vème République, le septennat a été plusieurs fois remis en question. Dès 1973, le président Georges Pompidou veut le raccourcir. Le 27 septembre 1973, il indiquait : « J’ai pensé qu'il fallait consulter le pays un peu plus souvent. Et j’ai pensé qu’une durée de 5 ans était bonne. » Avec ce projet de quinquennat, le président a alors deux ambitions : renforcer la légitimité du chef de l’Etat auprès des Français, mais aussi éviter les cohabitations. Un projet de loi constitutionnel est voté par les deux assemblées, puis finalement ajourné.

Le quinquennat définitivement enterré ? Non, car il revient sur la table en 1987. Valéry Giscard d’Estaing, l’ancien président, milite lui aussi pour réduire le mandat présidentiel. Le 11 février 1987, il déclare : « Tous ceux qui ont étudié le problème vous diront que c’est trop long [sept ans, NDLR] Et moi qui l’ai vécu, je vous le dis ! C’est trop long ! »

Même le président François Mitterrand est favorable à une réforme du septennat, en tout cas en 1994. Car au début de sa présidence, il plaidait plutôt pour un septennat non renouvelable. Ainsi, le 10 mai 1994, il propose : « Je maintiens que si une nette majorité des deux assemblées, mais aussi des formations politiques, s’entendent sur le quinquennat, passant de 7 à 5… je ne m’y opposerai pas. »

Le débat s’invite aussi dans la campagne présidentielle de 1995. Et le sujet divise. Le candidat RPR Jacques Chirac est contre. Lionel Jospin, le candidat socialiste, est pour ! Et il en profite pour tacler son rival avec cette réplique devenue célèbre, le 3 mai 1995 : « En somme, je voudrais dire en badinant, mais avec un fond de sérieux… qu’il vaut mieux 5 ans avec Jospin que 7 ans avec Chirac ! »

Les années passent, et toujours pas de quinquennat à l’horizon. En 2000, le sujet refait surface avec un projet de loi constitutionnel. A la manœuvre, Valéry Giscard d’Estaing, alors député UDF. La gauche, mais aussi une partie de la droite, rejoignent l’ancien chef de l’Etat. Et le président Jacques Chirac ? D’abord, c’est toujours non. Puis, finalement, c’est il se range à l'idée. Le 6 juillet 2000, il annonce aux Français la tenue d’un référendum : « En prenant la parole plus fréquemment, vous seriez mieux à même d’exprimer notre ambition et de choisir les grandes orientations que vous voulez pour notre pays. »

Le 24 septembre 2000, le OUI l’emporte à plus de 73%. La durée du mandat présidentiel passe de 7 à 5 ans. D’abord, sans limitation du nombre de mandats. Puis en 2008, il sera limité à deux quinquennats consécutifs.

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