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Diam's en 1999 : « Le rap, ça peut apporter quelque chose»

Diam's en 1999 : « Le rap, ça peut apporter quelque chose»

Après plus de 10 ans d'absence, Diam's s'apprête à revenir sous les feux de la rampe, mais au cinéma cette fois, dans un documentaire intitulé «Salam». L'ancienne rappeuse y retrace son parcours jusqu'à ses adieux au début des années 2010. A 18 ans, l'artiste évoquait déjà le rap avec force et conviction.

Florence Dartois - Publié le 30.03.2021 - Mis à jour le 02.05.2022
1999, Diam's évoque le rap et sa mère - 1999 - 00:00 - vidéo
 

L'actualité :

Après plus de 10 ans d'absence, Diam's revient dans l'actualité. L’ex-rappeuse est à l’affiche du Festival de Cannes, où elle présentera un documentaire intitulé Salam sur son parcours. Ce documentaire sera projeté en séance spéciale à Cannes. il a été co-réalisé avec Houda Benyamina (Caméra d’or en 2016 au Festival de Cannes pour Divine), et Anne Cissé.

L'artiste a adressé samedi sur son compte Instagram un long message à ses fans : « Pendant des années, on a frappé à ma porte me demandant l’autorisation de mettre ma vie en scène, de la jouer, de l’interpréter. Des demandes nombreuses de documentaires, de biopics, de séries n’ont cessé d’affluer […] Alors j’ai repris la plume », déclare-t-elle avant de poursuivre, « j’ai voulu retourner sur mes traces et faire voyager le spectateur avec moi. Replonger dans mes souvenirs et leur redonner vie avec ma plume et la caméra »,conclut-elle.

Mélanie Georgiades, de son vrai nom, a quitté la scène en pleine gloire au début des années 2010. Selon le communiqué de presse, dans Salam, Diam’s retracera son parcours et se confiera « sur la gloire, la psychiatrie, la quête de sens et sa conversion à l’Islam. Elle révèle dans ce récit intime et pudique les secrets de son histoire ».

L'archive :

L'archive en tête d'article présente une longue interview de la rappeuse diffusée le 21 avril 1999 dans le magazine « Saga cités ». La toute jeune rappeuse était alors au début de sa carrière. Diam’s, alors âgée de 18 ans faisait déjà preuve d’une grande énergie et d'une maturité étonnante.

Elle s'apprêtait à donner un concert, entre les répétitions, l'artiste dévoilait un pan de son univers. Son monde, c'était celui du rap. Un courant musical très important à ses yeux mais pas seulement : « Le rap aujourd'hui ça touche tout le monde, les jeunes, les adultes, les plus jeunes encore. »

Souriante et décontractée, une cigarette à la main, Diam's évoquait notamment, le groupe de rap qui avait déclenché sa vocation de rappeuse : NTM. Elle insistait sur l'importance de leurs messages dans sa vie personnelle et dans le comportement de toute une génération de fans : « Ils ne pouvaient pas se permettre de dire n'importe quoi, sinon, j'aurais fait n'importe quoi. Ça sert à rien de faire du rap pour rien raconter […] On sait qu’aujourd’hui, le rap, ça peut apporter quelque chose. »

La jeune fille énergique vouait un véritable culte au rap, le passeur d'un message fort. Elle dénigrait d'ailleurs ceux qui l'utiliseraient comme un pur produit commercial, et critiquait la pratique du rap par conformisme, opportunisme, juste pour la notoriété qu'il pourrait leur apporter.

Un rap très personnel

Dans son album, elle dédicaçait un titre à sa mère et à toutes les mères de rappeurs pour les rassurer dans Drôle de bizz, elle souhaitait « leur montrer que le rap c'est un truc bien », déclarait-elle.

Sa mère d'ailleurs, elle l'évoquait avec des étoiles dans les yeux. C'était le pivot de sa vie : « ma mère, elle est là partout […] une maman, surtout à mon âge c'est important […] Elle a joué tous les rôles […]. Le rôle du père, du frère, de la sœur. Elle a un peu comblé tout le monde. Si mon album c'est un peu ma vie, elle fait partie de ma vie […] Elle est constamment là, donc c’était forcé qu’on la retrouve dans l’album. »

Dans l'un de ses morceaux, il était aussi question d'amour. Le rap et l'amour, une évidence pour elle, même si se dévoiler n'avait pas été facile : « L'amour ça va avec la vie. Et le rap, c'est la vie », précisait-elle. Restait qu'imaginer que ses états d'âmes amoureux se retrouvent diffusés publiquement l'effrayait quand même « mais bon, c'est du rap. C'était forcé que j'y arrive. Mais c'était un petit challenge que je m'étais fixé. Eh bien, j'ai réussi», concluait-elle avec un large sourire.

Le rejet du rap commercial

Dans cet autre extrait diffusé dans la même émission, Diam's évoquait sa volonté de partager un rap plus authentique. L'artiste au visage encore juvénile revendiquait un « rap retour aux sources », précisant qu'à ses yeux, il ne fallait « pas être un vendu ». La rappeuse proclamait qu'elle ne ferait aucune concession quant à son propre rap et qu'en aucun cas, « ni pour l'argent ni pour le succès ou la pour la notoriété », elle n'irait « faire un rap qui n'est pas propre à moi ».

Diam's regrettait une certaine uniformisation du rap devenu trop commercial. A ses yeux de trop nombreux rappeurs avaient accepté de se formater pour répondre à une demande mercantile : « ils sont formatés, ils sont clonés, c'est du clonage », concluait-elle. Son rap à elle resterait à son image, unique.

« Moi, je suis moi et tu ne peux pas être moi. Alors que si je décidais demain de faire du rap comme toi, ben on serai pareil ».

Diam’s a stoppé sa carrière musicale en 2012, en plein succès. Elle a préféré se consacrer à sa vie privée. Un choix tranché qui collait finalement bien avec le caractère affirmé qu'elle affichait déjà dans cette interview de 1999. Ce retour par le prisme du cinéma ravira sans aucun doute ses fans toujours très nombreux.

Pour conclure, un extrait de la chanson C'est toi qui M' gène diffusé dans le magazine « Saga cités », un titre anti-racisme et anti-FN.

Diam's "C'est toi qui M' gène"
1999 - 01:12 - vidéo

« Le refrain de cette chanson il arrive doucement et ça s'adresse aux fachos de cette planète »

Pour aller plus loin :

Un autre extrait de l'émission Saga cités : Diam's chante "C'est toi qu'm'gêne", un titre contre les "fachos".

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1990, Lionel D : "Je me sens black. Je suis humain avant tout"

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