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Découverte d'Haïti, une île de rêve à l'histoire mouvementée

Découverte d'Haïti, une île de rêve à l'histoire mouvementée

Première République noire du monde en 1804, Haïti semble payer durement son indépendance. Entre cyclones, coups d’État, émeutes, gangs… Retour sur l’histoire d'Haïti et découvertes de ses beautés dans un reportage bucolique de 1961.

 

Par Florence Dartois - Publié le 18.01.2010 - Mis à jour le 18.03.2024
Haïti - 1961 - 12:49 - vidéo
 

Haïti a tout d'un paradis, mais s'est transformé en enfer pour sa population qui affronte la plus grave crise sécuritaire de son histoire. Situé sur l'île d'Hispaniola (découverte par Christophe Colomb en 1492), territoire qu'il partage avec la République dominicaine, à l'est, Haïti possède le triste record d’être le pays le plus pauvre des Caraïbes et des Amériques. 80% des Haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté.

UN PEU D'HISTOIRE.

Haïti qui en créole signifie « pays de haute montagne » est le premier des pays qui s'éleva contre la puissance coloniale (la France) pendant la Révolution française, fit battre en retraite les troupes de Napoléon Bonaparte en 1803 et obtint son indépendance en 1804 pour devenir la première République noire au monde. Mais le pays semble payer cher son indépendance. Outre les cyclones et les séismes qui dévastent inlassablement ce bout d’île, Haïti souffre d’une instabilité politique chronique et d’une succession de coups d’État qui ont appauvri le pays.

Au cours du XXe siècle, le pays a rarement connu de situation de sérénité sociale et politique. À la suite de l’occupation de l’île par les États-Unis (1915-1937), les Duvalier (père et fils) « Papa Doc » et « Bébé Doc » règnent en dictateurs de 1957 à 1986, mettant en place un système de délation et d’escadrons de la mort : les tontons macoutes.

Le mandat présidentiel de leur successeur, l’ancien prêtre Jean-Bertrand Aristide, a largement été émaillé de coups d’État et de manifestations populaires jusqu’à son exil définitif en 2004. Entre 2006 et 2011, c'est René Préval, proche d’Aristide, qui dirigera le pays.

C’est lourd de cette histoire perturbée et de ses effets néfastes sur l’économie et la politique sociale, que le pays est touché en 2010 par un tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l'échelle de Richter, alors qu’il souffrait encore des conséquences des cyclones de 2008. Des milliers de victimes seront à déplorer, et 3 millions de personnes seront touchées par ce séisme, soit un tiers de la population. Le pays ne pourra pas se relever de cette catastrophe seul. La communauté internationale et les ONG se sont fortement mobilisés pour parer aux premiers secours et reconstruire le pays, mais là encore, la corruption a privé le pays d'une reconstruction promise.

Bien que le séisme de 2010 ait ravagé sa capitale Port-au-Prince et sa région, Haïti offre encore de nombreux centres d'intérêt culturels, par exemple la citadelle La Ferrière, forteresse surplombant l'île, ou encore les ruines environnantes du palais Sans Souci, ancienne demeure royale de style baroque du roi Henri Ier... C'est une visite de cet écrin des caribéens que propose l'archive (en noir et blanc) disponible en tête d'article. Un témoignage d'une époque lointaine où la vie semblait plus douce, du moins en apparence.

L'ARCHIVE.

Il s'agit d'un reportage dépaysant diffusé dans le magazine « Voyage sans passeport », le 25 février 1961. À l'époque, sa capitale Port-au-Prince comptait un demi millions d'habitants (3 millions aujourd'hui). Ce témoignage en images permet d'imaginer comment se déroulait la vie quotidienne à Haïti. Le voyage débute sur la route de Port-au-Prince où un groupe de terrassiers travaille en musique.

La promenade se poursuit à quelques kilomètres du Cap haïtien, que l'on appelait autrefois le « Paris des Antilles », en référence à la vie luxueuse que les Français y menaient, là se trouve la petite ville de Milot, construite en contrebas des ruines du palais royal de Sans Souci qui avait appartenu au roi Christophe et a été en partie détruit par un tremblement de terre. Plus haut se dévoile la citadelle La Ferrière, « comme dans un conte de fée, elle apparaîtra soudain, attirante et mystérieuse. Il faudra grimper des heures pour y parvenir, mais l'air est doux et embaumé du parfum des fleurs qui s'inclinent sur notre passage, que l'on appelle les "madames jolies" ou les "cœurs d'amour"... », précise le commentaire qui nous apprend qu'elle avait été construite entre 1804 et 1817 pour contrer les Français « qui finalement ne l'ont jamais attaquée ».

Les caméras capturent ensuite le long cortège des femmes chargées de fleurs venues de 20 km à la ronde pour se rendre au Châtelet des fleurs. C'est l'occasion de découvrir le marché, les halles fréquentées de Port-au-Prince, puis les villas du quartier résidentiel qui se trouve sur les hauteurs de la ville, « l'air y est plus frais et les piscines y sont, pendant les périodes de chaleur, moins un luxe qu'une nécessité... ». Vient ensuite la baignade des enfants dans la rivière, la lessive des lavandières dans la « rivière froide », c'est son nom. Le reportage se poursuit par un détour par le port de La Saline et par une chasse au caïman (à la carabine) sur un étang. Puis, pour conclure ce périple exotique, place aux chants, aux tambours et aux danses traditionnelles.

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