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Dérives sectaires : les premières prises de conscience

Dérives sectaires : les premières prises de conscience

Les premières assises des dérives sectaires, ça commence ce jeudi. Responsables politiques et scientifiques se réunissent pour tenter notamment de sensibiliser l’opinion publique aux dangers des sectes. Cette prise de conscience n’est pas nouvelle. Elle a commencé au début des années 90 après les massacres d’une secte religieuse, l’Ordre du Temple solaire.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 09.03.2023
 

Les premières assises nationales contre les dérives sectaires se tiennent à Paris. Le but, sensibiliser l’opinion publique aux dérives sectaires. En France, cette prise de conscience a débuté au début des années 90, après les massacres de l’Ordre du Temple solaire.

5 octobre 1994. « C’est un véritable carnage qui s’est produit la nuit dernière dans les Alpes suisses. » Le drame faisait la une des journaux télé français. 48 personnes étaient retrouvées mortes en Suisse. Toutes criblées de balles, asphyxiées ou empoisonnées. Il s’agit de deux suicides collectifs. Très vite, les soupçons se portèrent sur une secte.

Le porte-parole de la police de Fribourg expliquait à l'époque : « Le mot secte nous vient quand nous voyons l’habillement des victimes qui portent des capes blanches, rouges ou noires et avec des symboles dans le dos. » La secte du temple solaire, un groupe ésotérique néo-templier, dont toutes les victimes étaient des adeptes.

Décembre 1995, la secte de l’Ordre du Temple solaire faisait de nouvelles victimes, cette fois en France dans le Vercors. « Selon un témoin, les corps étaient partiellement carbonisés et disposés en étoile autour d’un feu de camp. » Là aussi, suicide collectif. Bilan, 16 morts dont trois enfants.

Une prise de conscience des dirigeants

La classe politique commença à prendre conscience du danger et tira la sonnette d’alarme. « Aujourd’hui, nous évaluons le nombre de gens engagés dans les sectes à près de 300 000 regroupés en 170 mouvements à peu près », détaillait Jacques Guyard, député du Parti socialiste entre 1993 et 2002. En 1995, il était l’un des rapporteurs de la première commission d’enquête parlementaire sur les sectes. Ce rapport se basait sur des informations des Renseignements généraux. Et voici notamment ce qu’il proposait : « Porter plus d’attention aux plaintes des victimes. Plus de rigueur vis-à-vis des sectes ne respectant pas la loi et ne pas hésiter à dissoudre des organismes mis en cause. »

Autres mesures : des campagnes de prévention dans les écoles et la création d’un observatoire interministériel sur les sectes, chargé d’analyser le phénomène. C’était chose faite en 1996 : « Cet observatoire devra régulièrement informer le Premier ministre qui veut éviter que de nouvelles lois soient faites pour lutter contre ce phénomène, en appliquant mieux les lois qui existent déjà. »

Aujourd’hui, cet observatoire n’existe plus. Depuis 2002, un autre organisme se charge de ces missions de prévention. Son nom, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires ou Miviludes.

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