C'est un nouveau succès pour le football féminin français. Mercredi 30 mars, dans un Parc des Princes où avaient pris place 27 000 supporteurs, les joueuses du PSG, championnes de France en titre, ont battu les joueuses du Bayern Munich, au terme d'un match difficile. Favorites au coup d'envoi, grâce à leur victoire à l'aller en terre bavaroise (1-2), les Parisiennes se sont fait peur en concédant le même score au profit de leurs adversaires (1-2). Mais pendant la prolongation, la qualification a été assurée par l'égalisation (2-2), à la 112e minute, de la Suissesse Ramona Bachmann. Une qualification pour les demies finales de la prestigieuse Ligue des Champions, où elles rencontreront... les joueuses de l'Olympique lyonnais (OL), qui ont défait jeudi 31 mars les Italiennes de la Juventus de Turin 3-1, après une victoire des joueuses transalpines à l'aller 2-1.
Le 27 juin 2014, à l'occasion de la coupe du monde de football (masculin) au Brésil, France 3, consacrait un reportage à l'essor du football féminin en France.
Le sujet débute par une séance d'entraînement de jeunes filles d'un club d'Issy-les-Moulineaux. « Il y a deux ans [en 2012, NDLR], l’école de football comptait une quinzaine de filles seulement , elles sont aujourd’hui quatre-vingt-cinq », commente le journaliste. Leur entraîneur, Bruno Pennequin, ne tarît pas d'éloges sur ses jeunes joueuses et apprécie le changement de mentalités qui permet aux filles et aux femmes de s'approprier ce sport, longtemps réservé aux garçons et aux hommes : « Enfin les parents acceptent qu'une jeune fille puisse faire du foot ! Une fille ne porte pas forcément des jupes, elle peut être très féminine, très coquette, et aussi porter des crampons. Dans la cour de récré, la petite fille de 6 , 7 ans, trouve sa place parmi ses copains. Avant on la laissait jouer à l’élastique, à la corde à sauter, maintenant une fille qui joue au football est réclamée par les garçons à la cour de récré ! »
Clichés et préjugés
Vaincre les clichés qui cantonnent la pratique du football au sexe masculin, c'est ce qu'à dû entreprendre la joueuse professionnelle du PSG, Jessica Houara, interviewée dans la suite du reportage : « J’ai fait face à tous les préjugés : "Tu fais du foot, tu vas être un garçon manqué !" Forcément il y a tous ces préjugés mais on a envie de les casser, [...] on veut prouver que c’est pas parce qu’on fait du foot, un sport dit « masculin », qu’on peut pas être une femme en dehors et même sur le terrain. »
La professionnalisation du football féminin permet alors à des joueuses d'être « payées comme des joueurs de Ligue 2 », explique l'agente de joueuses Sonia Souid. Les sponsors sont aussi attirés par ce sport retransmis à la télévision, à l'accès moins cher et réputé plus « propre » d'un point de vue financier, même si, comme toujours, « l'entourage des joueuses » peut être attiré par « l'argent facile », confie l'entraîneur Farid Benstiti.
En 2014, la France compte 71 000 joueuses, mais un club sur deux ne peut toujours pas accueillir les petites filles, faute de bénévoles ou d’infrastructures. En 2021, selon la Fédération française de football, les joueuses sont plus de 200 000 inscrites dans un club de foot.
