L'ACTU.
La réforme des retraites portée par le gouvernement d'Élisabeth Borne est en discussion à l'Assemblée nationale à partir du 6 février. Les députés ont jusqu'au 17 février pour examiner les 20 000 amendements déposés par les différents groupes. 87 % des amendements ont été déposés par la Nupes, l'occasion pour le porte-parole du gouvernement Olivier Véran de parler d'une « obstruction bête et méchante » de la part des groupes de gauche.
L'ARCHIVE.
Et pourtant, en 2023, les députés sont loin des 40 000 amendements déposés en 2020 contre un premier projet de réforme des retraites. Et encore plus loin d'un des records de la Ve République : en 2006, les députés communistes et socialistes avaient préparé plus de 130 000 amendements lors des débats sur la fusion GDF et Suez à l'Assemblée nationale. « On n'a pas vu une telle bataille politique au parlement depuis très longtemps : le nombre d'amendements déposés pour tenter de bloquer la fusion entre GDF et Suez bat tous les records : il y en a plus de 137 000 », annonçait Élise Lucet au 13h de France 2. « Le premier ministre sera sans doute contraint d'utiliser le 49.3. »
40 000 amendements pour le Parti socialiste, 90 000 pour les communistes, de quoi agacer le président de l'Assemblée nationale de l'époque. Encadré par des piles d'amendement entassées sur son bureau face à l'hémicycle Jean-Louis Debré expliquait : « Chaque député va recevoir cette masse de papier. C'est l'expression d'une volonté, non pas d'amender, d'améliorer ou de corriger le projet de loi, mais c'est une volonté manifeste, éclatante, de bloquer le fonctionnement des institutions. » Hervé Mariton, proche du premier ministre Dominique de Villepin, était partisan du projet de loi et s'insurgeait au micro de France 2 : « Est-ce qu'il y a 137 000 propositions sérieuses sur ce sujet ? Ridicule. »
Éric Besson, député du Parti socialiste, défendait les vertus médiatiques d'un tel procédé : « Aujourd'hui nous disons que Suez-GDF c'est grave pour l'avenir de l'énergie en France, c'est grave pour les consommateurs français, nous voulons alerter l'opinion publique. »