L'ANNIVERSAIRE.
La promenade longe la plage de Deauville sur toute sa longueur. Elle débute à l'est, à Port Deauville et s'achève à l'ouest, à la limite avec Tourgéville. L'idée de cette promenade de planches est née en 1921, alors que Deauville devenait une station balnéaire à la mode, avec son casino et son palace. Le maire de la ville souhaitait remplacer les vieilles cabines de plages par des équipements plus modernes. Il décidait de lancer un concours opposant quinze architectes. C'est le projet du Parisien Charles Adda qui l'emporta. Il prévoyait la construction d'un établissement Art déco : les « bains pompéiens », avec des boutiques, café-bar, bains de vapeur, piscine, et 250 cabines de bain regroupées autour de jardins et de bassins, l'ensemble délimité par un réseau de galeries à portiques.
Le projet fut achevé en 1922, associant un matériau innovant, très en vogue à la Belle Époque, le béton blanc, rehaussé d'une polychromie de mosaïques rappelant les couleurs de la mer. La promenade en bois longue de 643 m fut édifiée en 1923, aujourd'hui surnommée « les Planches ». Elle devait permettre aux femmes de la bonne société de profiter du bord de mer sans salir leurs longues robes. L'ensemble du complexe balnéaire et de la promenade fut inauguré le 5 juillet 1924.
Les Planches, avec ses tentes et ses cabines sont devenues un lieu indissociable de la ville du Calvados.
Depuis sa création, le Tout-Paris d'abord, puis de nombreuses stars internationales lors de leur passage au Festival du film américain, ont arpenté cette promenade qui est devenue un lieu emblématique de Deauville, au même titre que la promenade des Anglais à Nice, ou la croisette à Cannes.
Cette promenade longeant la plage de Deauville a inspiré Claude Lelouch qui y tourna son célèbre film d'amour, Un homme et une femme.
L'ARCHIVE.
L'archive présentée en tête d'article évoque la restauration régulière de cette promenade de bois. En mars 1981, les célèbres planches faisaient leur mue. Usées par l'érosion du sable et du sel, elles faisaient peau neuve en hiver pour ne pas gêner la saison touristique. L'équipe de FR3 Normandie Soir avait suivi un menuisier pendant sa journée de travail.
C'est sous le sable et la neige qu'il fallait les chercher ces fameuses planches. Ce joli reportage montrait comment se rénovait une partie de cette promenade « de 660 mètres de long sur 7,20 mètres de large ». Le bois utilisé était de l'azobé (un bois imputrescible du Cameroun, du Gabon, ou de la Côte d'Ivoire), une « essence très dure et très lourde, un bois rare d'Afrique », à l'instar du teck. Cette essence était la seule, expliquait l'artisan, à pouvoir supporter les intempéries, à tel point qu'on le surnommait « le bois de fer ».
Cette année-là, il faudrait 2232 planches pour réaliser l'ensemble des travaux sur 140 mètres, ce chiffre n'impressionnait pas Monsieur Halley qui réparait la promenade pour la deuxième fois de sa carrière. Pour ce nouveau chantier, on renforcerait davantage le bois, ce qui nécessiterait plus de temps, mais tout serait terminé à Pâques pour le début de la saison. Une dernière tranche serait achevée l'année suivante, ensuite, les spécialistes espéraient compter sur une trentaine d'années avant une autre grande restauration.
Les Planches sont inscrites au titre des monuments historiques avec l'établissement de bains dont les « bains pompéiens » depuis le 11 juin 2019.
