Le 17 mars 2020, la France se confinait pour la première fois de son histoire. En Italie, les rues désertes de Florence et de Rome avaient impressionné la semaine précédente. C'était désormais au tour de la France d’expérimenter les rues vidées de leurs habitants et de leurs voitures.
Ce soir-là, le 19-20 de France 3 diffuse un sujet sur les villes françaises abandonnées. L'archive en tête d'article décrit le nouveau visage de Paris et des grandes métropoles. Il présente un panorama saisissant de cette première journée. En premier lieu, Paris. Devant la tour Eiffel : le vide et « un silence assourdissant ». La capitale ressemble à un décor de théâtre, « des rues vides », « des lieux symboliques quasi déserts », décrit le commentaire. Du jamais vu. « De la place de la République au quartier de Montmartre », les places d’habitude remplies de monde sont désormais désertes.
Un livreur interrogé ne revient pas du spectacle qu’il a sous les yeux : « Il n’y a que des pigeons qui mangent quelques miettes, c’est tout » !
Ailleurs en France, c'est le même spectacle irréel. La scène se répète : à Nice, la promenade des Anglais est vide. Pareil pour la place de la Bourse à Bordeaux, le Vieux Port de Marseille ou la place de la Comédie à Montpellier. Quant à Lyon, les restaurants de la vieille ville sont désespérément fermés. « Un sentiment de vide qui donne un peu le vertige », ajoute le journaliste.
Les quelques badauds croisés semblent tout aussi étonnés, ils parlent de « tristesse », de « désert ». D’autres prennent la mesure de ce que la restriction de liberté va impliquer dans leur quotidien : « On pensait pourvoir aller au parc sans demander… » Se désolent des retraités dépités de trouver grille close.
Reste à admirer le coucher de soleil derrière la tour Eiffel, qui ce soir-là, scintillerait dans le silence de la nuit.
Les Français à la maison
Dans le même journal, un autre sujet est consacré aux réactions des Français. Comment ont-ils vécu cette première longue journée de solitude ? Le 19/20 se penche cette fois sur les réseaux sociaux pour trouver la réponse.
Sur ses réseaux, le spationaute français Thomas Pesquet dédramatise cette situation inédite et angoissante mais appel au civisme : « Surtout, surtout, restez chez vous », conseille-t-il dans une vidéo virale.
Pour appuyer sa consigne, Thomas Pesquet joue la carte de l'humour, se référant à sa propre expérience : « Ça fait quoi un astronaute quand c'est bloqué chez soi ? Pour un ravitaillement, pas de panique, on ne risque pas la pénurie alimentaire, et de toute façon, moi, la nourriture en boite, j'ai l'habitude », avant de conclure cabotin, « et au moins ici, ça reste dans l’assiette » !
Les internautes, quant à eux, n’hésitent pas à partager leurs expériences de ce premier jour particulier. A l’image de cette maman organisée qui présente un planning détaillé d’activités prévues avec ses deux enfants. Ou encore ce papa alsacien, qui filme les exploits sportifs de sa fille dans le jardin. Il fait partie des chanceux à posséder un bout de terrain. Dans cette région, la plus touchée par le virus à l’époque, il décrit le sentiment d’insécurité ambiant, « on a vraiment peur ».
Ce premier confinement allait prendre fin le 11 mai 2020, soit 1 mois et 25 jours, mais ça personne ne l’imaginait alors.
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