Un incendie s'est déclaré lundi 17 août en fin d'après-midi, dans l'arrière-pays de Saint-Tropez, dans le massif des Maures (Var), et il n'était toujours pas maîtrisé le 18 août. 1200 pompiers venus de 13 départements ont été engagés dans ce combat contre les flammes. Ce jeudi 19 août, l'incendie est moins violent mais toujours pas fixé. Il a déjà détruit 7 000 ha de végétation. D'importants moyens aériens ont été mis en œuvre, notamment des canadairs. Ces moyens employés pour prévenir et lutter contre les incendies ont peu changé depuis les années 70 comme le montre le reportage en tête d'article et daté de juillet 1970.
A l'époque, la sécurité civile utilisait déjà de nombreux moyens de prévention pour empêcher les départs de feu. C'est au début des années 1970 qu'ont été installés les "DZ" ou "Dropping zone", des aires d'atterrissage. "Légèrement inclinées ces plateformes permettent l'écoulement des eaux de pluie vers un réservoir à ciel ouvert de 150 m3. C'est de l'eau disponible en pleine montagne, ici au col des Fourches, près de Saint-Tropez".
Ces plateformes permettaient d'héliporter sur place les hommes de la protection civile afin qu'ils puissent intervenir au plus vite. La suite du reportage se déroule dans un hélicoptère qui survole trois des postes de vigie du Sud-Est (Notre-Dame des Anges, le plateau d'Arbois, et Pilon du Roi près de Marseille). Ce sont d'autres sites indispensables à la prévention des incendies, ils "permettent de surveiller 250 000 hectares de forêt. Ces postes de surveillance sont à l'origine de 80% des déclenchements d'opération, c'est dire leur importance dans le dispositif de prévention des incendies". S'ajoutait à cela des voies labourées de 200 m de largeur censées empêcher la progression des feux dont la vitesse peut atteindre "15 km heure".
Au sol et dans les airs
Les routes des massifs provençaux permettaient aussi de cloisonner la végétation, appelé "cloisonnement forestier" et "réalisé en supprimant la végétation combustible et en la remplaçant par une couverture ininflammable (…) Dans le secteur pilote des Maures, les pins et les chênes liège ont laissé la place aux châtaigniers et aux noyers". Mais le commentaire précisait bien que lorsque l'incendie se déclenchait "tous les moyens de prévention sont vains… à ce moment-là, la lutte commence".
L'intervention se déroulait alors, et encore aujourd'hui, au sol. Les pompiers professionnels ou les bénévoles se déployant au plus près des fournaises, parfois au péril de leur vie. "Si la situation est grave, on fera appel aux militaires". Dans les airs, même combat. Les images dévoilaient les hélicoptères disponibles sur la base de la protection civile. Ces commandos héliportés étaient indispensables pour permettre aux hommes de rejoindre les sites des foyers. Le reportage s'achève sur les manœuvres des canadairs, jaunes et rouges décollant de la base de Marignane : "Véritables bombardiers, ils peuvent transporter 4,5 tonnes d'eau. Le remplissage ne dure que 15 secondes."
Dans le Var, où la situation est critique, 7000 personnes ont été évacuées et ont passé la nuit dans les 15 centres d'accueil mis en place sur les communes de Bormes-les-Mimosas, Cavalaire, Cogolin, La Croix-Valmer, Grimaud, Le Lavandou et Sainte-Maxime. Mardi 17 août, Emmanuel Macron, s'est rendu dans le massif des Maures et a précisé : "le pire a été évité". A ce jour l'incendie a fait deux morts, retrouvés dans un hameau de Grimaud.
Florence Dartois
Pour aller plus loin :
Les pompiers du feu. (20 juillet 1965)