C'est une chasse au trésor qui dure depuis 30 ans. « C’est bien compliqué, ça nous tient bien. Il y a la notion de défi. Ce n'est pas un jeu de hasard. Il faut réfléchir. » Un magot enterré quelque part en France. Ce trésor, c’est « La chouette d’or ».
La chasse avait officiellement été lancée le 15 mai 1993. « Un trésor d’un million de francs a été enfoui quelque part en France », annonçaient les journaux télévisés. Dans un coffre, une chouette en bronze. Celui ou celle qui la trouvera gagnera une chouette d’or incrustée de diamants. Pour aiguiller les joueurs, un livre d’énigmes avait été publié dès le début de la chasse avec « 11 énigmes pour trouver ce trésor. »
Deux hommes se cachaient derrière ce jeu. Le premier s’appelait Régis Hauser, communiquant plus connu sous le pseudo de Max Valentin. Pour sa sécurité, il avait choisi de garder l’anonymat. « Dès le départ, on m’a dit de ne pas montrer ma tête. Aujourd’hui, on égorge une vieille dame pour 100 francs. Imagine ce qu’on pourrait te faire pour un million. C’est vrai que c’était une bonne idée car j’ai eu des messages biscornus du genre “Je vais trouver qui vous êtes et je vous arracherai les yeux.” »
Son compère, le voici. Michel Becker. Il était peintre, il avait réalisé les dessins dans le livre d’énigmes : « Il y a dans chaque tableau des indices précis, dessinés et reconnaissables. Il y a aussi ce que mon imaginaire a créé autour des énigmes de Max Valentin. »
Depuis 1993, les « chouetteurs » poursuivent la chasse
À l’époque, il était possible de communiquer avec les auteurs du jeu via le minitel. De quoi susciter des interrogations quant au réel objectif des deux créateurs du jeu. Comme dans reportage de 1995 : « Plus de 10 000 connexions minitel par mois, cela fait une belle rente financière pour les inventeurs du jeu même s’ils s’en défendent. Et s’il était caché là le véritable trésor ? Le véritable butin ? » Réponse de Max Valentin qui se défendait : « Je rassure les chercheurs qui pensent que tout le monde est milliardaire dans cette affaire. C’est faux ! Ça permet de gagner correctement sa vie et de faire tourner une entreprise. Voilà. C’est tout ce qu’on demande. »
Aujourd’hui, malgré la mort de Max Valentin en 2009, le jeu continue. En 2013, Jean-Luc Jouhaud, un chouetteur, traquait le trésor. Il était persuadé d’avoir trouvé le graal à côté de Poitiers. « Là, tu as une rupture dans le muret. Ça doit être là. » 30 ans après sa création, «La chouette d’or» continue de fasciner les joueurs. Il s’agit de la plus longue chasse au trésor du monde.
