Le sujet, placé en tête d’article, est diffusé au journal de 20h de France 2 le 4 décembre 2006, à l’occasion de la sortie en librairie d’un livre de recettes de cuisine écrit par le prince de Galles, devenu le roi Charles III jeudi 8 septembre, à la mort de sa mère la reine Elizabeth II. Particularité de ce livre, toutes les recettes utilisent des produits bio. Car depuis des années, le prince de Galles est un fervent défenseur de l’environnement, un « seigneur de l’agriculture biologique et du terroir » comme le qualifie Maryse Burgot. « Sur ses terres, le prince Charles troque ainsi volontiers le costume contre le pull, même s’il est en cachemire. Sur son domaine, en Cornouailles, les légumes sont systématiquement cultivés sans engrais. Son Altesse royale donne d’ailleurs régulièrement des conseils de consommation à ses Sujets », comme le montre un extrait de l’un de ses discours où il enjoint les Britanniques à « acheter [la] nourriture localement, pour vos magasins, vos restaurants ou vos cantines. »
On pourrait croire que ce positionnement est opportuniste, il n’en est rien selon Eric Treuille, un libraire britannique : « C’est un des fondateurs de l’écologie en Angleterre. Il a commencé avant tout le monde, avant que ce soit la mode, et bien avant que ce soit aussi cher. » Le sujet le montre ainsi en 1992, lors d’une allocution, s’interrogeant avec un certain humour : « Dans une société bactériologiquement correcte, que deviendront le brie de Meaux, le crottin de Chavignol, ou le bleu d’Auvergne ? »
Le prince de Galles, sincèrement et précocement écologiste, n’en garde pas moins le sens des affaires. « L’héritier du trône d’Angleterre a [même] créé sa propre ligne de produits, biologiques en 1992. Les jambons confits et autres gâteaux fabriqués au duché se vendent désormais comme des petits pains », rapporte Maryse Burgot.
Désormais sur le trône du Royaume-Uni, avec la réserve que lui impose sa fonction, il sera intéressant d’observer si le nouveau roi Charles III continuera à exprimer la cause écologiste qui a été la sienne pendant des décennies alors qu’il était prince de Galles et héritier de la couronne.