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2011 : quand la France engageait un plan d'adaptation au changement climatique

2011 : quand la France engageait un plan d'adaptation au changement climatique

Ce mardi 2 août, c'est la totalité des 96 départements français qui sont concernés par la sécheresse et le manque d'eau. Un phénomène qui inquiète et qui avait pourtant été anticipé dès 2011, lorsque la France, sous l'impulsion de Nathalie Kosciusko-Morizet, était le premier pays d'Europe à adopter un grand plan national de l'eau.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 03.08.2022
 

Depuis le 2 août, Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne ont rejoints les autres départements et ont été placés en vigilance sécheresse. Ces territoires étaient les derniers à échapper à la vigilance sécheresse. Selon les données de Météo France, le mois de juillet 2022 a été le deuxième plus sec depuis le début des relevés météorologiques en 1959. Entre le 1er et le 31 juillet, il n'a plu que 9,7 millimètres contre 90,8 mm en 2021.

Le manque d'eau et la sécheresse étaient annoncés par les scientifiques et avaient été anticipés pas la France. En juillet 2011, un « plan d'adaptation au changement climatique » avait même été présenté par la ministre de l'Ecologie et du Développement durable Nathalie Kosciusko-Morizet. Le 20 juillet 2011, le 19-20 de F3 se faisait l'écho du ce plan dans un reportage à découvrir en tête d'article.

Il partait du constat qu'il y aurait de moins en moins d'eau au 21e siècle, avec une augmentation de 2 à 3 degrés au thermomètre. En conséquence, il fallait s'attendre à 30 % de pluie en moins, des canicules de plus en plus fréquentes et plus longues. Si on ne s'adaptait pas, les scientifiques prévoyaient 2 milliards de mètres cubes d'eau en moins en France en 2050. Le plan de la ministre de l'Ecologie proposait de réduire de 20% la consommation d'eau en moins de 10 ans, d'ici à 2020. Il proposait, pour les particuliers, de généraliser l'installation de récupérateurs d'eau de pluie dans les jardins, ou d'installer des réducteurs de débit au robinet. Ces petits gestes pour économiser l'eau allaient devoir se généraliser.

Limiter le gaspillage et réduire l'irrigation

Interrogée à l'issue de sa présentation, la ministre déclarait alors qu'on y arriverait en limitant le gâchis d'eau au niveau de la société. Elle pointait du doigt les 25 % de pertes enregistrés dans les réseaux d'eau potable. Elle annonçait des travaux pour réduire les fuites, la réutilisation des eaux usées à la sortie des stations d'épuration pour les « remettre dans l'environnement, pour arroser les espaces verts, pour les utiliser dans d'autres cadres comme les cadres industriels ».

L'agriculture était aussi priée de s'adapter, en limitant l'irrigation. Le plan envisageait de réduire de 14000 hectares les surfaces de maïs, et de choisir des variétés, tel le sorgho, qui supporte mieux la sécheresse. Un exemple de goutte à goutte chez un maraîcher, permettant de réduire l'usage de l'eau de 30%, illustrait le sujet. Cet agriculteur avait aussi financé la création de deux bassins de récupération des eaux hivernales : « on collecte toute l'eau des gouttières de l'eau l'hiver pour s'en servir l'été en goutte à goutte », précisait-il.

Le Sorgho, une plante peu consommatrice d'eau

Reportage. En France, en 2019, plusieurs agriculteurs ont fait le choix de cultiver du sorgho, une céréale résistante à la sécheresse et moins gourmande en eau que le maïs qui coûte plus cher. Il est également utilisé pour nourrir le bétail.

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