L'ACTU.
Emmanuel Macron était en Ardèche mardi 13 juin pour rencontrer différents chefs d'entreprise et annoncer des projets de réindustrialisation. Au programme de sa journée, la visite notamment du laboratoire Aguettant, spécialisé dans les produits d’anesthésie-réanimation, dont le site ardéchois est basé à Champagne. L’entreprise espère augmenter sa production de 50 % dans les prochains mois. Emmanuel Macron doit également visiter le site de Chamatex, spécialisé dans le textile et qui travaille pour plusieurs grandes marques (Puma, Salomon, The North Face ou Millet)
Entre deux visites, Emmanuel Macron devait déjeuner en privé à la cave de Saint-Désirat, l’un des hauts lieux de l’appellation Saint-Joseph, un cru situé au Nord du département de l'Ardèche, sur les coteaux de la rive droite du Rhône. Le vignoble est implanté sur l'ancien terroir « historique » de la vigne sur des terrasses granitiques exposées Sud, Sud-Est.
L'ARCHIVE.
En 2006, le magazine « Goûtez voir » de France 3 Lyon s’était rendu sur place à la découverte de l’AOP Saint-Joseph peu connue du grand public, mais renommée. À l’époque, Albert Barge, l'un des créateurs de la coopérative de Saint-Désirat était toujours vivant et présentait avec plaisir son domaine.
Le reportage débutait par une magnifique vue aérienne du domaine Saint-Joseph, avec sa géographie escarpée et ses vignes en terrasses, souvent encore vendangées à la main. Les coteaux s’étendaient ainsi à perte de vue.
Au sol, Albert Barge, 76 ans, partageait l’histoire du vin Saint-Joseph, une histoire qu’il connaissait bien pour avoir fondé la cave en 1960. Jusqu’à la fin des années 50, le vin était confidentiel, mais bien présent, expliquait-il : « À l’époque, c’était de la polyculture dans le coin, mais c’était quand même le vin qui dominait. Le vin, on le commercialisait en direct, soit dans les bistrots du coin, soit pour les particuliers », racontait-il au milieu de sa vigne en pleine période de vendanges.
Il précisait que la cave était née en 1960 « avec les excédents que les gens n’arrivaient pas à commercialiser ». Cette centralisation avait permis au Saint-Joseph de monter en gamme en implantant du Syrah, « on est sorti d’un vin qui ne valait pas grand-chose à un vin de cave », confiait-il. En 2006, la coopérative comptait 300 adhérents et le « Saint-Jo » possédait une très bonne réputation.
Un vin en quête de reconnaissance
La suite du reportage dévoilait la fameuse cave aux longs alignements de tonneaux, où s’effectuait la vinification. Jean-Luc Chaléat, le maître de chai, décrivait la typicité de ce vin, « fruité, aux tendances de rondeurs, un vin léger idéal pour les repas ». Autrefois associé au gibier, il accompagnait aujourd’hui un repas complet. Il expliquait ensuite le processus de vinification dont l'objectif était d’extraire « le plus de potentiel du vin ».
Le Saint-Joseph représentait à l’époque 1000 hectares. Un vin que Christophe Claude, le directeur de la cave Saint-Désirat, tentait de faire connaître hors de la région Rhône-Alpes, « au-delà, ce n’est pas un vin très connu ni en France ni à l’étranger », déplorait-il. Il visait alors les pays d’Europe du Nord, « très consommateurs de Côte du Rhône ».
La vigne, c’était la passion de toute une vie, et à 76 ans, Albert Barge rejoignait volontiers sa femme Alice et ses enfants au moment des vendanges, « dès que les feuilles vont tomber, si la santé le permet », ajoutait-il. Son père avant lui rêvait d’être enterré dans ses vignes, c’était peut-être aussi son rêve secret, « vous voyez jusqu’où ça peut aller l’attachement du boulot », confiait-il, visiblement toujours amoureux de sa vigne.
Albert Barge est mort en 2018, à 87 ans. Il aura encore profité de longues années de ses vignobles et de sa cave.
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