Après le rejet de la motion de censure transpartisane lundi 20 mars, la mobilisation contre la réforme des retraites, et plus globalement contre le gouvernement, se poursuit. Pour les grévistes, un jour non travaillé, c’est un jour sans salaire. Alors pour les aider, les syndicats ont mis en place des caisses de grève. Il en existe depuis le XIXe siècle.
Qu'est-ce que c'est exactement ? Michel Lulek de l’association caisse de grève du plateau de Millevaches : « Il y en a certains qui vont défiler avec des banderoles et d’autres qui se disent ben tiens on pourrait peut-être rassembler de l’argent pour soutenir les gens en grève. C’est une forme de lutte complémentaire. »
Un dispositif solidaire, donc, qui ne permet pas de compenser une journée de salaire, mais une partie. Et il revient à chaque conflit social. Exemple en mai 1968, la France était à l’arrêt, les ouvriers en grève. « Devant les grandes usines parisiennes, des collectes ont été organisées par les ouvriers au profit de leur caisse de grève. »
Ces caisses de grève ou fonds de solidarité, peuvent prendre plusieurs formes. Ça peut être une cotisation des adhérents syndicaux ou une quête comme en 1973, lors d'un conflit social chez l’horloger Lip à Besançon. Dans l’usine, une urne fut déposée pour recueillir des dons. Même chose en 1989, Peugeot était en grève, les dons affluent. « Madame, vous avez touché combien ? » Réponse de l'intéressée : « 500 francs. Je fais grève depuis 18 jours. J’ai aussi eu un bon pour un panier de nourriture. »
Avec Internet, des cagnottes en ligne
Cotisations des adhérents, quêtes ou cagnotte en ligne : avec Internet, c’est plus facile, tout le monde peut donner depuis chez soi. C’est ce qu’a notamment choisi la FSU, premier syndicat des enseignants en 2019. C’était déjà une grève contre la réforme des retraites. Gilles Dabourdeau représentant du syndicat disait : « Bien sûr, cette caisse de grève sera donnée prioritairement à ceux qui ont les plus petits revenus, à nos collègues AESH, (...) en début de carrière, ou ceux qui ont des situations particulières comme les parents isolés. »
Aujourd’hui, les 3 principaux syndicats ont tous des caisses de grève. La CFDT a un fonds de solidarité permanent depuis 1973, FO depuis sa création en 1948. Les caisses sont alimentées par les cotisations des adhérents syndicaux. Au contraire de la CGT, qui préfère miser sur des cagnottes.
