Après avoir rendu visite au président russe Vladimir Poutine à Moscou, lundi 7 février, puis au président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, mardi 8 février, Emmanuel Macron était à Berlin, le 8 février au soir, pour y rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz et le président polonais Andrzej Duda. Une rencontre tripartite à l’invitation de l’Allemagne pour montrer à la Russie la détermination de ces trois pays, qui n’avaient plus communiqué de position commune depuis la crise ukrainienne de 2014, à se montrer solidaires de l’Ukraine. Le Monde rapporte que les trois leaders ont, au terme de leurs discussions, formulé en conférence de presse une position commune, qui reste générale, celle de préserver la paix. « Nous partageons un objectif : préserver la paix en Europe », a déclaré M. Scholz. « Nous devons trouver une solution pour éviter la guerre », a enchaîné M. Duda. « La paix et la stabilité du continent européen sont notre trésor, et notre devoir est de le préserver », a affirmé M. Macron.
La rencontre entre les dirigeants de la France, de l’Allemagne et de la Pologne, trois pays réunissant 200 millions d’habitants, s’inscrit dans le cadre du « Triangle de Weimar », un format diplomatique institué en 1991, à l’initiative du ministre allemand des Affaires étrangères, Hans-Dietrich Genscher. La première rencontre se tient le 28 août 1991 dans la ville de Weimar, en ex-RDA. Il s’agit alors d’associer la France à la réconciliation germano-polonaise, sur le modèle de la réconciliation franco-allemande. La France de son côté éprouvait le besoin de redéfinir ses relations avec l’Allemagne réunifiée, redevenue un très grand pays susceptible de menacer son statut de nation prépondérante en Europe. La Pologne, enfin, avait besoin d’appui pour rejoindre l’UE, et elle ne pouvait trouver meilleur allié que l’axe Paris-Berlin.
Le dernier sommet regroupant les chefs d’Etat et de gouvernement des trois pays s’était tenu en 2011 à Varsovie, il avait alors réuni Angela Merkel, Bronislaw Komorowski et Nicolas Sarkozy. Depuis, seules des rencontres au niveau ministériel ont eu lieu, concernant le domaine des Affaires étrangères le plus souvent.