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Le black-out de quatre heures qui a paralysé la France en 1978

Le black-out de quatre heures qui a paralysé la France en 1978

Mercredi 11 octobre, une coupure d'électricité géante a touché 260 000 foyers des Alpes-Maritimes et du Var pendant plus de deux heures. La France plongée dans le noir, c’est déjà arrivé. En 1978, les trois quarts du pays furent privés de courant pendant un peu plus de 4 heures. Résultat, une pagaille monstre.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 30.09.2022 - Mis à jour le 12.10.2023
La France paralysée par un black-out en 1978 - 2022 - 02:26 - vidéo
 

L'ACTU.

Mercredi 11 octobre, une panne d’électricité d'importante ampleur a touché le Var et les Alpes-Maritimes. Près de 260 000 foyers ont été privés de courant pendant plus de deux heures.

L'ARCHIVE.

19 décembre 1978 : la France était plongée dans le noir. Au journal télévisé, on annonçait : « La France en panne. En panne d’électricité pendant 4 bonnes heures et parfois plus. » Le matin, à 8 h 27, les trois quarts du pays furent privés d’électricité. La cause : une surcharge électrique dans un poste EDF près de Nancy, due à une surconsommation des Français.

« C’est là que tout s’est passé. C’est là qu’un câble qui relie la Lorraine à la région parisienne a cessé de fonctionner », entend-on. Marcel Boiteux, directeur général d’EDF de 1967 à 1979 expliquait : « Il a suffi qu’un gros câble saute pour qu'automatiquement, on coupe. Comme il se passe dans un appartement, quand on met trop d'appareils à la fois, brusquement le disjoncteur saute. » Seule une partie de l’est de la France fut épargnée. La région était notamment alimentée grâce aux Allemands et aux Italiens.

La France à l'arrêt

En revanche, partout ailleurs, ce fut le scénario catastrophe : « Plus de trains, plus de métros, plus de feux tricolores, d'ascenseurs, ni d’escaliers mécaniques, les portes automatiques bloquées, les immeubles au tout électrique privés de chauffage, les casernes de pompiers submergées par les appels. » À Lyon, ce fut le noir complet dans le métro, à Paris, il y eu des embouteillages monstres et les gares furent laissées désertes. Les usagers s’entassèrent aux arrêts de bus.

Sans électricité, chacun fit comme il put, avec les moyens du bord : « Comment vous faites pour descendre de chez vous, du quinzième étage ? », demandait un journaliste. Son interlocuteur de dire : « On descend à pied par l’escalier de service. » Certains hôpitaux furent aussi à l’arrêt, sans générateur de secours. Les pompiers étaient débordés. Bref, c’était la pagaille : « Vous êtes garagiste. Est-ce que vous avez eu des problèmes avec cette coupure de courant ? », demandait le journaliste. « Ben oui, car on est arrêtés. Pas d’essence, pas de mécanique, pas de gonflage, rien du tout ! », lui a-t-on répondu.

Vers midi, le courant revint peu à peu. Et les Français, s’interrogèrent sur la politique énergétique du gouvernement. Fallait-il diversifier les sources d’énergie ? Ou au contraire, développer encore plus le nucléaire ? Les propos de cette femme résonnent encore aujourd’hui : « Il faut apprendre aux gens à économiser l’énergie. Parce que si c’est vraiment un problème de surtension, de deux choses l'une : ou, on l’a fait exprès pour nous faire comprendre que le nucléaire est indispensable, ou alors, on se rend compte que l’électricité, il faut savoir la consommer économiquement. »

Près de 45 ans plus tard, la France va-t-elle connaître un nouveau black-out cet hiver ? Non, selon RTE, le réseau de transport d’électricité. Mais des coupures temporaires ne sont pas à exclure. En cause, une production nucléaire au ralenti pour des raisons de maintenance et des barrages qui souffrent de la sécheresse.

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