L'ACTU.
Le pape émérite Benoît XVI, dont la démission en 2013 avait pris le monde entier par surprise, est mort samedi 31 décembre à l'âge de 95 ans. Ses funérailles le 5 janvier au Vatican seront célébrées par son successeur François, un événement inédit dans l'histoire de l’Église catholique.
LES ARCHIVES.
Après huit ans de pontificat marqué par de multiples crises, Benoît XVI avait renoncé à ses fonctions lors d'une allocution en latin le 11 février 2013. Cette décision personnelle qui avait surpris le monde entier fut liée à ses forces déclinantes avait-il assuré.
Par ce geste, inédit depuis 1415, le premier pape allemand de l'Histoire moderne avait ouvert la voie à ses successeurs dont les forces viendraient à décliner.
En 2016, il avait dressé un bilan de son pontificat. Sur sa démission, il indiquait : «C'est une décision que l'on ne prend pas aisément et que l'on est bien obligé de tourner et retourner dans sa tête. D'un autre côté, c'était pour moi d'une telle évidence que la lutte intérieure n'a pas été très âpre (...) Chez moi bien sûr ça a été un jour de tristesse».
Cette décision mettait donc un terme à son mandat, huit ans après avoir été élu. C'est le 19 avril 2005 que Joseph Ratzinger avait succédé Jean Paul II, devenant Benoît XVI, le 265e pape.
Election du pape Benoît XVI
2005 - 03:21 - vidéo
Né le 16 avril 1927 en Bavière dans une famille catholique anti-nazie, ce fils de gendarme entre au petit séminaire dès l'âge de 12 ans. Il est inscrit aux Jeunesses Hitlériennes, enrôlement alors obligatoire. Devenu pape, il dénoncera «l'inhumanité» du régime nazi.
Ordonné prêtre en 1951, Joseph Ratzinger enseigne la théologie durant 25 ans dans des universités allemandes. Lors du concile réformateur Vatican II, il fait partie des théologiens partisans de l'ouverture mais, face au choc libertaire de 1968, prend un tournant conservateur. Il est ordonné archevêque de Munich en 1977 et créé cardinal par le pape Paul VI la même année. En 1981, Jean Paul II le nomme à la Congrégation pour la doctrine de la foi.
En tant que chef de l’Église catholique, il a défendu une ligne conservatrice, notamment sur l'avortement, l'homosexualité ou l'euthanasie. Ses déclarations ont parfois choqué, comme sur l'islam ou l'utilisation du préservatif contre le VIH.
Son pontificat fut également marqué en 2012 par la fuite de documents confidentiels («Vatileaks») orchestrée par son majordome. Le scandale avait mis en évidence que le gouvernement du Vatican était miné par les intrigues.