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La forêt du bassin du Congo protégée depuis 2005

La forêt du bassin du Congo protégée depuis 2005

Un sommet consacré à la protection des forêts tropicales se déroule à Libreville au Gabon, les 1er et 2 mars. L’objectif est de trouver une gestion viable et durable et de protéger les forêts tropicales de la déforestation intensive. Le bassin du Congo sera au cœur des débats. Une région sous haute surveillance depuis une vingtaine d’années.

Par  Florence Dartois - Publié le 01.03.2023
 

L'ACTU.

Un sommet consacré à la protection des forêts tropicales se déroule à Libreville au Gabon, les 1er et 2 mars. Cette rencontre a été organisée à l'initiative des chefs d'États gabonais et français, Ali Bongo Ondimba et Emmanuel Macron. L'objectif commun est d'améliorer la conservation des forêts au niveau mondial et de contribuer à la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique global. Selon l’AFP, les débats devront permettre de trouver des « solutions concrètes » pour conjuguer gestion durable des forêts tropicales et développement économique des pays forestiers.

Parmi les pistes envisagées, la promotion de « filières plus durables » pour les produits issus du bois ou de l'agroforesterie et la recherche de financements, ainsi que la coopération scientifique entre les trois grands bassins forestiers mondiaux : la forêt amazonienne, le bassin du Congo et les forêts tropicales d'Asie du Sud-Est. Les écosystèmes des forêts du bassin du Congo seront au centre des entretiens. Il s'agira de lancer des programmes de recensement des espèces et de la biodiversité pour mieux les protéger. Cette région est déjà surveillée et protégée depuis plusieurs décennies, comme le montre l'archive à découvrir en tête d'article.

L'ARCHIVE.

En juin 2005, le « Magazine de l'environnement » de F3 consacrait un reportage sur cette zone où foisonnait de nombreuses espèces et une biodiversité souvent méconnue. Le 5 avril 2005, une circulaire était parue portant sur « les moyens à mettre en œuvre dans les marchés publics de bois et produits dérivés pour promouvoir la gestion durable des forêts ». Elle réglementait le commerce du bois issus des forêts tropicales considérées comme le premier réservoir mondial de diversité biologique.

Ce texte officiel constatait que depuis des décennies ces forêts régressaient « sous l'effet conjugué de la pression démographique, de l'utilisation des terres à des fins agricoles ou d'élevage et d'une exploitation qui n'est pas toujours raisonnée ». Il soulignait que la surface des forêts tropicales diminuait de près de 1 % par an, « soit l'équivalent de la couverture forestière de la France métropolitaine, et de nombreux écosystèmes forestiers se dégradent, souvent de façon irréversible ».

La circulaire rappelait également l'engagement du président de la République française, le 24 janvier 2005, lors de l'ouverture de la conférence internationale « Biodiversité : science et gouvernance » qui s'est tenue à l'UNESCO, à ce que la France « prenne toute sa part dans la lutte contre le commerce illégal des bois tropicaux, notamment des bois protégés, en renforçant les contrôles ».

Le reportage en tête d'article revenait sur les difficultés à encadrer ce commerce et laissait la parole à quelques acteurs du secteur qui avait décidé de protéger le bois africain. Sur le port de Nantes, un importateur, Dominik Mohr, surveillait le déchargement de troncs en provenance du Congo. En off, il déclarait qu'ils avaient été coupés à maturité et un seul arbre par hectare, mais reconnaissait qu'il était difficile de savoir si ces règles avaient bien été respectées. Il se disait néanmoins prêt à adhérer à un label fiable garantissant l'origine des arbres.

Acheter du bois durable

Chez Ikea, à priori, le problème avait été réglé. Le groupe n'achetait plus que du bois de plantation ou d'origine européenne,affirmait le responsable du développement durable, Pierre Deryès : « À un moment ou un autre, utiliser les bois qui sont en danger, utiliser des forêts qui sont mal gérées ou qui sont la proie d'enjeux, y compris militaires, ou de corruption, ce n'est pas possible, ce n'est pas souhaitable. Et donc, on a préféré arrêter les bois de teck en particulier. »

Itoua Illangua de l'association Greenpeace expliquait qu'une fois que l'on avait privé les locaux de leurs arbres pour en faire des chaises ou des parquets, « ces gens-là, qui ne sont pas employés par les compagnies forestières, auront perdu ce qui leur donne de l'huile, ce qui leur donne des fruits. »

« Ce sont les arbres qui mettent 70 ans à pousser », ajoutait-elle pour souligner l'ampleur du drame qui se jouait avec la déforestation massive.

Dès fin juin 2005, grâce à la circulaire française évoquée plus tôt, le commentaire annonçait que 50 % du bois acheté par les entreprises publiques françaises devrait « provenir de forêts bien gérées », soulignant qu'il fallait faire vite car, « la déforestation progresse toujours plus rapidement que le développement durable », concluait-il.

Exploitation éthique du bois du Congo

L'archive ci-dessous diffusée dans le 20h de France2 le 4 février 2005, quelques jours après la prise de position de Jacques Chirac, décrivait la richesse de la biodiversité de ces forêts, tant végétale qu'animale et montrait quelques exemples d'initiatives de sauvegarde. À Bomassa, au Congo, l'entreprise Congolèse Industrielle des Bois (CIB) et l'ONG WCS se mobilisaient pour sauvegarder le système écologique, menacé par la surexploitation forestière. Alors que les forestiers contribuaient au développement économique du pays, ils étaient aussi responsables de la disparition de la faune sauvage, liée à une exploitation forestière trop intense et au braconnage.

Dans ce cadre, la WCS luttait contre le braconnage avec le démantèlement de pièges et la patrouille d'écogardes veillait à la protection des zones agricoles. Mark Gately, le directeur national du parc national Nouabale Ndoki, présentait son travail de protection de la faune.

La Congolèse Industrielle des Bois, premier employeur privé du pays, s'était, elle aussi, associée aux écologistes. La CIB prenait en charge une partie du programme de préservation de l'environnement et visait l'obtention du label d'exploitation éthique. Dominique Paget, le responsable unité d'aménagement CIB, s'exprimait sur la gestion durable des forêts.

Exploitation éthique au Congo
2005 - 04:06 - vidéo

Bassin du fleuve Congo : les forestiers à l'heure des politiques d'aménagement

Février 2005. Dans le port de Pointe-Noire au Congo-Brazzaville, les navires grumiers étaient chargés d'essences de bois rares destinées à l'export, même les ouvriers s'en émouvaient. Malgré les mesures de protection compliquées à mettre en place et à faire respecter sur place, la déforestation des grandes forêts primaires d'Afrique Équatoriale se poursuivait. Ce reportage de RFO dressait un état des lieux et laissaient la parole aux autorités et à plusieurs professionnels de la filière bois.

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