L'ACTU.
Depuis plusieurs mois, suite à l'invasion russe du 24 février 2022 sur son sol, l'Ukraine réclamait la livraison d'avions de chasse pour défendre son espace aérien et soutenir ses troupes au sol. Le choix des Occidentaux, d'abord réticents à satisfaire cette requête, s'est porté sur le F-16 de Lockheed Martin, un avion de combat polyvalent (bombardement, chasse aérienne, destruction de radar...). De fabrication américaine, il est utilisé depuis le milieu des années 1970 outre-Atlantique et dans de nombreux pays. Très répandu (plus de 2 800 dans le monde, selon Military Balance), il permet de se procurer des pièces détachées et d’organiser la maintenance. Il s'agit pour l'Ukraine d'un véritable saut technologique.
À la mi-mai, le président ukrainien Volodymyr Zelensky déclarait à l’AFP que son pays avait besoin de 120 à 130 F-16. Avant le début du conflit avec la Russie, l'Ukraine disposait d'une centaine d'avions de chasse, principalement issus de l'arsenal soviétique (MiG-29, Sukhoi 27, SU 24...) ; il n'en resterait plus qu'une trentaine. La coalition s'est engagée à livrer une centaine d'appareils.
Le dimanche 4 août, dans un lieu tenu secret, Volodymyr Zelensky a donc officiellement présenté les premiers chasseurs F-16 à la presse, sans dévoiler ni le nom du (des) pays livreur(s) ni le nombre d'appareils reçus, tout en précisant qu'il était insuffisant.
Selon le New York Times, l'Ukraine ne pourrait déployer que dix F-16 d'ici à la fin 2024. L'Ukraine a dû former des pilotes capables de les faire voler et des agents de maintenance opérationnels. Elle se trouve dorénavant confrontée à un autre défi, celui de protéger ses précieux F-16 dans des bases suffisamment sécurisées.
L'ARCHIVE.
Comment se pilote ce type d'avion de chasse ? L'archive disponible en tête d'article propose de vivre l'expérience grâce à une caméra embarquée. Le 19 juin 1993, le Journal de 20 heures diffusait un reportage sur le F-16, à l'occasion de la tenue du Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget. L'avion de chasse américain F-16 y avait effectué une démonstration de vol et le téléspectateur était invité, ce soir-là, à se mettre dans la peau du pilote grâce à une caméra embarquée dans le cockpit.
« Vous découvrez sur ces images ce que voit le pilote pendant le vol. » Ce dispositif permettait en effet de suivre les manœuvres engagées par Steve Barter au-dessus du Bourget. « Sanglé dans son siège éjectable, Barter enchaîne les figures. » De quoi attraper le tournis aussi, comme le décrivait le journaliste enthousiaste. « Dans son viseur, les chiffres se déplacent à une vitesse hallucinante, lorsqu'ils sont à l'envers, Barter vole sur le dos », expliquait-il.
À l'issue de sa démonstration de cinq minutes, le pilote de chasse, qui comptait six mille heures de vol à son actif, précisait que ce procédé offrait un bon aperçu de toutes les manœuvres dont le F-16 était capable, dans un temps et un espace très réduits : « Dans ces manœuvres de combat, ici au Bourget, je peux vous montrer comment on décolle en situation d'urgence, comment on manœuvre avec rapidité et précision. » Mission réussie.
Un avion performant
Depuis sa mise en service, le F-16 a fait ses preuves. En 1993, date de l'archive disponible en tête d'article, il avait été fabriqué à 3 700 exemplaires, c’était le chasseur le plus vendu au monde. Le chasseur de Lockheed Martin possède en effet de nombreux atouts que nous vous proposons de découvrir dans l'archive ci-dessous. Elle date du 18 août 1981, alors que Ronald Reagan venait de suspendre un embargo sur une livraison de F-16 à Israël.
L'avion de chasse américain F-16
1981 - 00:00 - vidéo
« C'est un appareil extrêmement performant dont la vitesse à 12 000 mètres est de Mach deux. Son rayon d'action opérationnelle est de 925 kilomètres, mais avec des bidons supplémentaires et un convoyage en vol. Il est porté à près de 4 000 kilomètres (...) C'est un avion formidablement armé puisqu'il peut emporter en munitions et en bombes diverses l'équivalent de son poids. Le F-16, commandé en 1 388 exemplaires par l'Armée de l'air américaine équipe également l'aviation militaire de nombreux pays étrangers, dont celle de l'Arabie Saoudite ».
