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Aux Philippines, le régime de Marcos ne tenait que par l'armée et les organisations paramilitaires

Aux Philippines, le régime de Marcos ne tenait que par l'armée et les organisations paramilitaires

Ferdinand Marcos Junior, le fils de l’ancien dictateur, a remporté la présidentielle philippine du 9 mai. Son père, Ferdinand Marcos, a été président de 1965 à 1986, année où il a été chassé du pouvoir. Son régime, dictatorial, a été marqué par les violations des droits de l'homme.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 12.05.2022
Philippines : répression - 1986 - 04:52 - vidéo
 

Ferdinand Marcos Junior, le fils de l’ancien dictateur, a remporté haut la main la présidentielle philippine du 9 mai. Surnommé « Bongbong », Marcos Juniora a obtenu plus de 56% des suffrages et plus de deux fois plus de voix que sa principale rivale, la vice-présidente sortante Leni Robredo. Trente-six ans après la chute de Ferdinand Marcos, président autoritaire de l'archipel entre 1965 et 1986, son fils reprend le flambeau.

Un pouvoir dictatorial qui a durablement marqué la vie politique des Philippines, par les innombrables violations des droits de l'homme qui ont été commises pendant les 20 ans du «règne» de Marcos, mais également par de nombreux scandales de corruption. Lorsqu'il accède à la présidence des Philippines en 1965, Ferdinand Marcos est un avocat, une personnalité brillante qui bénéficie aussi d'une réputation de héros durant la Seconde Guerre mondiale, par son engagement dans la résistance contre l'occupant japonais. Son pouvoir se durcit en septembre 1972, lorsque il instaure la loi martiale pour faire face à la contestation de son pouvoir et au nom de la lutte contre le communisme. Un durcissement de son régime qui obtiendra l'aval des Etats-Unis. Après des années de dure répression, la loi martiale est finalement levée en 1981, mais les violences à l'égard de la population civile continuent.

Lâché par l'armée, Ferdinand Marcos quitte honteusement le pouvoir lors de l'élection présidentielle de 1986, remportée par son opposante Corazon Aquino.

Témoignage de la campagne présidentielle de 1986, ce reportage d'Antenne 2 placé en tête d'article, a été diffusé le 5 février 1986. Il montre la répression dont ont été, et sont alors toujours, victimes les syndicats, de la part de l'armée et des forces paramilitaires de Marcos. Depuis la province du Negros occidental, Serge Cherniguin, responsable au syndicat de la culture du sucre, explique à quel point il est difficile d'utiliser des armes légales dans ce système Marcos où tout opposant est considéré comme un traître communiste : « Nous essayons de défendre les droits de ces gens [les agriculteurs qui travaillent le sucre, NDLR]. De toute façon, nous défendons la justice. Et ça, défendre la justice, c’est ici déjà apparaître comme un communiste, comme un subversif. » En plus de la violence endémique, il y a aussi la pauvreté, et la malnutrition, qui touche « 7 enfants sur 10 », selon le reportage.

Selon Alfred McCoy, professeur d'histoire à l'université du Wisconsin, cité par France Info, la répression du régime Ferdinand Marcos s'est traduite par « 3200 morts extrajudiciaires, 35 000 personnes torturées, 70 000 personnes emprisonnées. »

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