L'ACTU.
Au 1er février, les tarifs pratiqués aux péages d'autoroutes ont augmenté de 4,75 % en moyenne. Cette augmentation est bien plus importante que celles des années précédentes, de 2 % en 2022 et 0,44% en 2021.
LES ARCHIVES.
Passer au péage, c’est donc chaque année un peu plus cher. Pourtant, rouler sur autoroute, à l’origine, ça ne devait rien coûter.
Retour en 1961, avec le montage en tête d'article. Bienvenue sur l’autoroute Estérel-Côte d’Azur, la première avec accès payant. Le prix : 2 francs. Mais promis, disait-on alors, le péage ne sera pas éternel. Sur France Inter, un membre du gouvernement de l'époque assurait : « Ce péage sera limité lorsque l’amortissement sera assuré. »
Mais les prix augmentaient. En témoigne cet automobiliste en 1963 : « Je trouve que l’essence en France est très chère et que le péage ne fait qu’augmenter encore. » Et le refrain se répétait, comme en 1973 : « C’est assez cher comme ça, du fait que l’essence augmente, on ne devrait pas augmenter les autoroutes. » Et aussi en 1991 : « J’ai toujours pensé que la gratuité des autoroutes devait être quelque chose de presque normal alors. »
Trop de bénéfices pour les sociétés d'autoroute
Et la promesse de gratuité de 1961 ? Envolée. Les péages financent l’entretien et le développement du réseau, mais c’est surtout un sacré bénéfice pour l’État et pour les sociétés d’autoroute. En 2006, les autoroutes ont été privatisées et vendues pour un montant de 14,8 milliards d’euros. En moins de 10 ans, elles ont remporté 14,9 milliards d’euros aux sociétés d’exploitations.
En 2014, Pierre Chasseray, alors président de 40 millions d’automobilistes, disait : « La réalité, c’est que les sociétés d’autoroute font trop, trop de bénéfices. Il y a un trop plein perçu et il faut absolument le rendre à la route et aux automobilistes. » Même si l’État encadre les prix, la hausse des péages est générale, et même supérieure à l’inflation certaines années. La pratique concerne quasiment tous les concessionnaires.