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Impact international de l'énergie nucléaire

Impact international de l'énergie nucléaire

Dialogues - 16.12.1980 - 01:13:54 - audio

Les invités de ce débat, intitulé, "Impact international de l'énergie nucléaire", sont Alain SAVARY, député de Haute Garonne, président du Conseil régional Midi-Pyrénées et Bertrand GOLDSCHMIDT, conseiller au commissariat à l'énergie atomique, représentant de la France au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique. A 2'58 : Alain SAVARY : la difficulté de communication entre ceux qui savent et sont dans le complexe de l'énergie nucléaire et ceux qui sont à l'extérieur. Y a -t-il une capacité de connaître cette complexité pour le public non professionnel ? A 4'39 : Bertrand GOLDSCHMIDT : à tous points de vue, ce complexe de l'énergie atomique est très compliqué, difficile à expliquer, surtout pour la partie technologique. Le public est inquiet mais ce sera toujours difficile de lui expliquer. Il n'y a plus de secret de la part des scientifiques et le peuple doit leur faire confiance : ce qui n'est pas simple. A. SAVARY : L'impact international du problème se présente en deux domaines : militaire et civil. Le souci des gouvernements a été d'éviter la prolifération davantage en terme militaire et il a consisté à figer des situations acquises. Les mesures prises à l'heure actuelles sont elles adaptées au problème ? A 9'19 : B. GOLDSCHMIDT : comment, après la guerre, l'humanité a perdu sa dernière chance de vivre sans bombe atomique. A partir de 1953, la prise en compte d'un avenir considérable dans le domaine civil : la proposition des Américains de contrôler par des inspecteurs internationaux la situation internationale grâce à l'Agence Internationale de l'Energie, pour une utilisation pacifique. Le traité de non prolifération. Tout développement civil facilite un éventuel développement militaire. Le nombre de sous marins, navires, avions, centrales dans le monde : or, il n'y a jamais eu un seul cas mortel dû à la défaillance d'un réacteur nucléaire. Il note donc la performance du point de vue des risques. A 15'33 : A. SAVARY : certains scientifiques ne partagent pas ce sentiment de sérénité. Il lit un passage du livre de B. GOLDSCHMIDT, "Le complexe atomique. Histoire politique de l'énergie nucléaire", qui ne semble pas confirmer ce risque zéro, étant donnée la description d'un accident maximum. A 18'11 : B. GOLDSCHMIDT : on ne peut jamais dire que ce qui n'est jamais arrivé n'arrivera jamais ! La probabilité d'un accident grave est infime. Cette probabilité n'est rien, comparée aux accidents et au nombre de morts lors d'une rupture de barrage hydraulique, ce qui n'empêche pas leur construction. A. SAVARY n'estime pas que cette comparaison soit consolante. B. GOLDSCHMIDT : jette un regard sur les risques de l'ensemble des différentes sources d'énergie : la moins dangereuse serait le gaz naturel, tout de suite après vient l'énergie nucléaire. A 21'18 : A. SAVARY : la capacité de la surface du globe peut elle recevoir impunément un nombre illimité de centrales nucléaires ? Quelles sont les conséquences, pour un fleuve, d'une augmentation durable de la température de l'eau ? Les scientifiques traitent parfois les populations par le mépris. Si les effets sont lents à se produire, ne serons nous pas dans vingt ans confrontés à une situation irréversible ? A 23'28 : B. GOLDSCHMIDT : la conscience des questions d'environnement est très récente. Les précautions prises contre les radiations sont telles que la dose annuelle recueillie par les gens autour d'une centrale est de l'ordre du centième de celle qu'elles ont normalement. Le radium des roches de la terre, les radiations cosmiques, font que nous sommes constamment soumis à une certaine dose de rayonnement : les Bretons dans leur maison de granit n'ont pas plus de leucémies que d'autres. Toute l'évolution de la technologie moderne a des effets sur l'environnement. L'élévation de la température et la fonte possible des glaciers. A 29'51 : A. SAVARY : peut on augmenter le nombre de centrales nucléaires dans des pays fortement peuplés sans conséquences graves ? A 30'12 : B. GOLDSCHMIDT : de toutes façons, l'argent y remédira. 50% de notre électricité est nucléaire. A. SAVARY : par rapport aux nuisances, il pose la question des déchets, à peine traitée dans le livre. A 32'24 : B. GOLDSCHMIDT : affirme qu'il n'y a pas de problèmes de déchets radioactifs, mélangés à de la silice, coulés dans des cylindres vitrifiés, ils ont un volume méprisable et peuvent y rester des siècles, comme en Egypte, les tombeaux des pharaons. A 37'01 : A. SAVARY : qu'est ce que les pays en voie de développement peuvent attendre de l'atome à usage pacifique ? Leurs problèmes du dessalement de l'eau, de la conservation des aliments. A 39'56 : B. GOLDSCHMIDT : la rumeur qui dit que l'irradiation des aliments comporte des risques a empêché la Turquie de l'adopter. L'électricité n'est compétitive que dans les pays industrialisés car les réseaux électriques des pays pauvres sont trop faibles mais il leur reste le pétrole. Le dessalement n'est pas un problème nucléaire. A 46'43 : A. SAVARY : les tentatives de mise en commun de ressources diverses n'ont pas abouti : telle Euratom, tentative qui a avorté. La France et de GAULLE ont ils vraiment souhaité son succès ? A 48'26 : B. GOLDSCHMIDT : l'idée initiale de Jean MONNET confrontée au fait qu'il n'y a pas de domaine plus politique que le nucléaire. Le fait des duplications est très favorable. Les problèmes de prolifération et les usines civiles d'explosifs nucléaires, à devenir multinational.

Producteur / co-producteur Radio France
Générique Producteur : Roger Pillaudin Présentateur : Roger Pillaudin Participants : Alain Savary, Bertrand Goldschmidt
Descripteur(s) bombe atomique, centrale nucléaire, déchet radioactif, écologie, électricité, énergie nucléaire, Environnement, euratom, Information, pollution, risque nucléaire, sécurité

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