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Nuit d'émeutes au Quartier Latin : déclaration du préfet de police

Nuit d'émeutes au Quartier Latin : déclaration du préfet de police

Inter actualités de 07H00 - 11.05.1968 - 09:15 - audio

Communication en direct avec la préfecture de police, le préfet de police Maurice GRIMAUD fait le point sur les faits de la nuit et la situation. Il explique qu'aucun bilan chiffré n'est possible, "cette nuit est probablement l'une des nuit les plus lamentables qui pouvait arriver à Paris". Il revient sur la manifestation de la veille (interférences sonores) avec beaucoup de jeunes et de très jeunes, manifestation qui s'est terminée sans aucun incident. Puis a commencé une longue attente autour de St Michel et le quartier latin. La police est restée sans agir pendant cette période évitant tout contact avec les manifestants. Elle avait l'espoir que les tractations en cours aboutiraient entre les autorités universitaires et la délégation reçue. Vers deux heures du matin, à la suite de l'échec de la rencontre, la tension qui était déjà palpable a augmenté sous la pression de "groupes d'irresponsables qui commençaient à élever des barricades... Dans un esprit d'affrontement avec les services d'ordre ". Il avertit alors le ministre de l'intérieur qu'il fallait agir si on voulait maintenir l'ordre dans Paris. "A deux heures, les forces de police ont prévenu le reste des manifestants présents qu'ils allaient devoir les disperser et supprimer ces débuts de barricades." Il précise qu'après les sommations, un grand nombre d'étudiants sont partis et que ceux qui sont restés "on commencé, dressés sur les barricades, une véritable guérilla vis-à-vis des forces de police". Il explique qu'il a fallu un "extraordinaire sang froid" à ses équipes pour qu'il n'y ait pas de "conséquences dramatiques et sanglantes à ces événements", c'est pour cette raison que l'opération a été si longue (entre deux et six heures du matin). Il décrit les moyens employés contre les émeutiers (lances d'arrosage, gazs lacrymogènes, le corps à corps). Il souligne qu'ils ont eu de nombreux blessés car ils se sont trouvés devant des groupes qui connaissaient les techniques de guérilla ". Par exemple, et c'était une première à Paris, les voitures étaient disposées en" V" et incendiées de façon à barrer la route aux forces de l'ordre. Pendant la progression des forces de l'ordre, les émeutiers, depuis les immeubles, leur lançaient des projectiles. - A 14'57 : ils ont procédé à un certain nombre d'interpellations, environ quatre cent, mais ne peut pas encore donner le nombre des blessés, cependant il n'y a eu aucun mort. - A 15'22 : le préfet explique que des mesures de vigilance vont être prises pour la journée face à cette" entreprise de subversion voulue "qui dépasse pour lui le cadre des problèmes universitaires, ces éléments subversifs devront s'expliquer devant la justice.

Producteur / co-producteur Office national de radiodiffusion télévision française
Générique Participant : Maurice Grimaud
Descripteur(s) crise politique, étudiant, Mai 68, manifestation, Paris, police, révolte

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