Les funérailles de Georges BRAQUE

André MALRAUX rend hommage à Georges BRAQUE lors de ses funérailles.Fichier : KB33814_01 : - 0'00'' : Commentaire de Paul Louis MIGNON : bruits divers... "Présentez armes" cloches... Bruits divers (3'45 "), marche funèbre (4'15"), "reposez armes "... Bruits divers... Aboiements d'un chien.. Cloches... "Repos "... Cloches... (7'). - 15'56 " :André MALRAUX : "Avant que Georges BRAQUE repose dans le petit cimetière normand qu'il a choisi j'apporte ici l'hommage solennel de la France. Vous avez entendu Madame cette marche funèbre pour la mort d'un héros. Jamais un pays n'a rendu à un de ses peintres morts un hommage de cette nature. L'histoire de la peinture qui trouve dans l'oeuvre de BRAQUE un accomplissement magistral a été une longue histoire de dédain, de misère et de désespoir et jusque par sa mort, BRAQUE semble assurer la revanche des pauvres obsèques de MODIGLIANI, du sinistre enterrement de VAN GOGH. Puisque tous les Français savent qu'il y a un goût de l'honneur de la France qui s'appelle Victor HUGO il est bon de leur dire qu'il y a une part de l'honneur de la France qui s'appelle BRAQUE parce que l'honneur d'un pays est fait d'abord de ce qu'il donne au monde. Ses tableaux se trouvaient dans tous les grands musées, dans son atelier la gloire était entrée mais s'était assise à l'écart sans déranger une couleur, une ligne, ni même un meuble. Il était devenu un des plus grands peintres du siècle mais notre admiration ne tient pas seulement à ce génie pacifié, elle tient aussi aux liens de ce génie avec la révolution picturale la plus importante du siècle, au rôle décisif joué par BRAQUE dans la destruction de l'imitation des objets et des spectacles. De plus en nous révélant avec une puissance contagieuse la liberté de la peinture BRAQUE et ses amis de 1910 nous révélaient aussi tout l'art du passé rebelle à l'illusion. Enfin, ses tableaux exprimaient la France à l'égal de ceux de COROT mais plus mystérieusement. BRAQUE est aussi légitimement chez lui au Louvre que l'Ange de Reims dans sa cathédrale. Samedi nous avons retrouvé la tristesse qui nous avait saisis naguère quand nous avions entendu: "DEBUSSY est mort "... (Voir copie : 79 INA 8505 ph 008) (voir aussi kxac 591). - 20'09'' : Reprise du commentaire par Paul Louis MIGNON: "armes sur l'épaule droite "... Roulement de tambours... (2'). Fichier 79INA08505PH0008_01 : uniquement le discours d'André MALRAUX.