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Alger : discours de Christian FOUCHET suite à la fusillade d'Alger du 26 mars 1962

Alger : discours de Christian FOUCHET suite à la fusillade d'Alger du 26 mars 1962

27.03.1962 - 04:26 - audio

Discours de Mr Christian FOUCHET, Haut-commissaire de France en Algérie sur la fusillade à Alger au plateau des Glières et à la rue d'Isly du 26 mars 1962, s'adressant aux Européens d'Alger : "Je vous ai parlé avant hier pour la première fois. Et voici qu'aujourd'hui de nouveau je m'adresse à vous. J'ai hésité à le faire. Dans l'atmosphère qui est celle d'Alger aujourd'hui, il est si difficile de trouver les mots qui peuvent vous atteindre, vous faire réfléchir peut-être, vous convaincre. Je le fais cependant parce que c'est mon devoir. Je le fais avec l'autorité que me confèrent mes fonctions. Et je le fais aussi avec toute ma foi et tout mon coeur de Français. Ecoutez-moi, je vous en prie. Cet après-midi, j'ai été parmi vous. A Babel-Oued et à Alger, j'ai senti une sourde mais poignante tristesse. Je la ressens comme vous. Comme vous, je déplore ces morts d'hier, ces victimes innocentes, elles, poussées à la mort par des assassins. Et je veux vous dire simplement ceci, en pensant aux centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants d'Alger, dont une partie m'écoute ce soir et qui n'ont qu'un désir, que se termine ce cauchemar, que la paix revienne, qu'il soit de nouveau possible à la fin des fins de se regarder les yeux dans les yeux, de se sourire et Pourquoi pas de s'aimer. Je comptais dans quelques jours vous parler de votre avenir, de notre avenir, de l'avenir de la France. Nous le ferons. Mais aujourd'hui, où allez-vous ? Que voulez-vous ? Quelles que soient la force de votre opinion, de vos convictions, de vos passions quant à l'avenir de l'Algérie ; vous êtes parfaitement libres d'en avoir. Une chose est d'être partisan de l'Algérie française, chacun à le droit de l'être ; une autre est d'être un assassin ! Et personne n'a le droit de l'être. Une autre est d'être le complice des assassins, ou de les protéger. Et cela non plus, personne n'a le droit de l'être. Que croyez-vous donc ? Qu'espérez-vous donc ? Oh ceux qui vous guident vers la mort, vers le drame pour Alger et pour vous, eux le savent. Ils savent bien qu'ils n'ont plus qu'une chose à faire pour sauver leur mise : c'est de s'appuyer sur votre sacrifice. Ils se trompent. Car leur partie est perdue. Il n'est que de passer quelques heures avec les forces de l'ordre, qui depuis le Général Commandant supérieur jusqu'au plus jeune des soldats sont unis dans la même discipline au service de l'état et dans la même résolution. Pour savoir à quel point j'ai raison, leur partie est archi perdue, ne vous engloutissez pas avec eux. Français d'Alger, Française d'Alger, au nom de la République, au nom de la loi, au nom de l'humanité, au nom d'Alger, je vous demande de ne plus vous prêter à ces désordres. Je vous demande de faire confiance à la France ". (4'25'')

Producteur / co-producteur Radiodiffusion Télévision Française
Générique Participant : Christian Fouchet
Descripteur(s) Algérie, guerre, Alger, fusillade, armée, OAS-France, discours, Fouchet, Christian, révolte
Histoire et conflits

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